Eolien et émissions de gaz à effet de serre
Par mediateur le 22 mars 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : éolien, centrales thermiques, co2, GES
A la suite de contributions et commentaires discutant du bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des installations éoliennes, l’ADEME nous a demandé de mettre en ligne une fiche d’information sur ce sujet Si vous souhaitez y réagir, faites-le en réponse à la présente contribution.
Cette réaction de l’ADEME est enfin un début de discussion, mais cette fiche est bien trop vague pour convaincre. Il vaudrait mieux un renvoi à des travaux précis que nous puissions lire. D’autre part, les comparaisons à partir des MW sont trompeuses.Il serait bon d’indiquer également les productions électriques réelles.
Le réseau Français tel qu’il est peut sans doute sans construction de nouvelles centrales thermiques absorber de l’ordre de 5 % de la production annuelle d’électricité, soit environ 20 à 25 TWh et cela correspond effectivement au 10 000 MW indiqués dans cette fiche.Mais au-delà de cette production les choses se gâtent.
Un point à discuter est l’intérêt réel de cette production, puisque nous sommes actuellement en surproduction.Un autre en est le coût: la prime actuellement donnée à l’éolien est telle que l’on assiste actuellement au développement d’une bulle spéculative dans ce domaine à partir de l’argent pris aux consommateur! C’est une électricité pour les riches! Je trouve personnellement inique de surfer sur l’engouement actuel pour les énergies renouvelables pour gruger ainsi les consommateurs.
“Un point à discuter est l’intérêt réel de cette production, puisque nous sommes actuellement en surproduction.”
Ca pourrait, par exemple, permettre de remplacer des énergies émétrices de CO2 ou du nucléaire. Donc c’est plutôt positif, tout ça est une bonne nouvelle.
Bonjour,
Quelques questions:
>Le Plan Climat a retenu l’objectif de réduction de 5 Mt CO2 pour l’ensemble des EnR électriques
Quand le solaire thermique (ou la géothermie) substitue le chauffage au fioul, je comprends où est la réduction de CO2. Quand on parle d’EnR électrique, quelle est la source de CO2 remplacée?
>le système électrique ne nécessitera que peu de moyens supplémentaires d’ajustement, de l’ordre de 500 MW pour 10 000 MW.
Autrement dit 5%. Or une éolienne n’est disponible que 20 à 25% du temps. Par quel tour de passe passe l’ajustement pourrait-il être contenu à 5%?
>Notons au passage, que ces moyens d’ajustements ne sont pas nécessairement fossiles. Il pourrait très bien s’agir de centrales hydrauliques de pompage.
Intéressant, mais j’ai l’intuition désagréable que ce sont des propos dans le vide. Détrompez moi: Combien ça coute une centrale hydraulique de pompage? Quel prix supplémentaire au kWh cela entrainerait? Quelle est la puissance maximale pouvant être compensée ainsi?
>le Conseil d’Analyse Stratégique (ex Commissariat au Plan) a retenu le chiffre de 250 g de CO2 évités par kWh éolien.
La France émet environ 20 milliards de kilo de CO2 pour sa production électrique (500 milliards de kWh). Soit 40 g de CO2 par kWh.
…justifier le 250 g ne parait pas un luxe.
Désolé, Romu, mais si je comprends bien que l’éolien permet d’éviter des émissions de CO2 en Allemagne, puisque la majeure partie de la production d’électricité se fait à partir du charbon, je ne comprends pas en quoi cela permet d’en éviter en Fance, où la production d’électricité se fait avec très peu de combustibles fossiles et n’émet pratiquement pas de CO2. Cet éolien ne permettra même pas de remplacer les quelques centrales thermiques existantes, car elles servent à réguler la production d’électricité. Si l’on admet que l’on peut sans construire de nouvelles centrales thermiques produire 20 à 25 TWh d’éolien, cela permet effectivement de remplacer ou de ne pas construire environ 3 GW de nucléaire, soit deux à trois réacteurs, mais à un prix en tout cas pour l’instant beaucoup plus élevé que le nucléaire. Le nombre d’éoliennes à construire serait de l’ordre de 5000 avec des éoliennes de 2 MW. Un bien meilleur moyen est d’économiser l’électricité, n’en déplaise aux compagnies d’énergie!
Le développement de l’ éolien n’est en tous cas pas la première urgence pour la France. Les problèmes qui doivent être réglés à très court terme, dix ans au plus, sont la pénurie de carburants et la production de gaz à effet de serre. La pénurie de carburants ne sera pas réglée par la production de biocarburants, elle aussi hypermédiatisée sans que son intérêt réel le justifie parce que comme pour l’éolien, il y a de puissants lobbys en action. Les deux grandes méthodes possibles, à part bien sûr une réduction drastique de l’usage de la voiture, sont l’utilisation de carburants dérivés du charbon ou l’introduction progressive de voitures utilisant de plus en plus d’électricité. Cette dernière ne pourra être produite en quantités importantes qu’à partir du charbon ou à partir du nucléaire tant que l’on ne saura pas mieux stocker l’électricité, auquel cas le solaire photovoltaïque pourrait être un concurrent sérieux, mais ce n’est pas demain la veille.En conscience, que préférez-vous dans l’urgence qui est la nôtre? Le charbon pour produire des carburants ou de l’électricité, la mortalité ( encore 162 morts en Sibérie cette semaine, sans parler de ce qui n’est jamais dit, comme la mortalité de la pollution atmosphérique qu’il entraîne,hors CO2) et les émissions de gaz à effet de serre considérables qui l’accompagnent ou le nucléaire?
En ce qui concerne l’effet de serre, j’observe aussi qu’il n’y a pratiquement aucun débat sur les méfaits de l’agriculture. Or d’après les mesures faites par le CITEPA, c’est en France le secteur le plus émetteur de GES, à cause de l’élevage( méthane) et des engrais( N2O)
Je suis d’accord sur tout Labruyere. Bien évidemment il faut baisser notre consommation, et bien évidemment, il y a vraiment quelque chose à faire côté agriculture (voir mon fil à ce sujet dans “Facteur 4″).
Le nucléaire ne me pose pas de problème particulier, hormis celui des déchets, même s’ils sont faibles.
Pour les bio carburants aussi je suis d’accord, et dans certaines parties du monde comme le Mexique, on est en à priver le gens de leur aliment de base (le maïs en l’occurence) pour produire de la bio-essence. Quel humanité que tout cela !!
Maintenant concernant le nucléaire, je suis juste un peu perturbé de manque de transparence et de débat OBJECTIF sur le sujet. Mais c’est un autre problème.
Priorité numéro 1 : Le CO2, on est d’accord.
Pour info , le Danemark, qui constitue LE modèle européen pour l’éolien, a un des kWh électrique qui rejette le plus de CO2 car, en absence de vent, le relais est pris par des petits et moyens groupes électrogènes polluants…
Le cas de la France est très particulier; à ma connaissance, il est unique: l’électricté de base produite en France , nucléaire et hydraulique, n’émet pas de CO2. Or les éoliennes, dont la production est, par nature, intermittente et aléatoire, ne peut être que de base. L’électricité éolienne française se substitue donc à des électricités non émettrices (nucl et hydro).
L’éolien français n’apporte donc rien à la protection du climat. L’argent investi et à investir dans l’éolien (quelque 25 G€ d’ici 2015) est gaspillé.
PAR CONTRE: partout où l’éolien se substitue à du thermique à flamme, il protège le climat (3 exemples européens: Allemagne, Danemark et Espagne).
Il me semble que la France pourrait faire infiniment mieux avec ces 25 milliards d’Euros: développer le solaire thermique et réduire ainsi les consommations de gaz et de fuel.
Autant il n’y a rien à reprocher à la France en matière d’éolien (sauf d’en avoir construit et de continuer à en construire), autant il y a beaucoup à lui reprocher en matière de solaire thermique.
@jacques Frot: ” partout où l’éolien se substitue à du thermique à flamme, il protège le climat” . Certes, mais ce n’est pas le meilleur choix de ce point de vue, étant donné la faiblesse du taux de pénétration possible de l’éolien sur le réseau, et surtout, il pérennise l’utilisation de ce thermique à flamme de la pollution qui l’accompagne puisqu’il ne peut pas s’en passer! Le Danemark et l’Allemagne sont en train d’augmenter l’utilisation de la consommation de gaz naturel pour employer moins de charbon . Cette méthode ne peut qu’être éphémère et il leur faudra revenir au charbon s’ils persistent comme ils le font dans l’éolien . Et peut-être, horresco referens, en viendront-ils finalement au nucléaire?Après tout, toute la consommation électrique du Danemark pourrait être assurée avec 4 réacteurs EPR occupant au total une surface de 1 km2.
Pénurie à venir de pétrole et de gaz, retour en première ligne du charbon, rejets de gaz carbonique à l’atmosphère et conséquences sur l’effet de serre, voilà les enjeux.
Pour faire face à ces défis aucune mesure ne doit être négligée, la priorité étant les économies d’énergies. Si aucune action ne doit être négligée, l’argent des subventions n’est pour autant, pas sans limite, tout ne peut être subventionné, il faut choisir en fonction des priorités.
Si l’on place en priorité la lutte contre l’effet de serre il est clair qu’en France subventionner les éoliennes et le photovoltaïque, ne se justifie pas. Si on met en priorité le coût de l’énergie en pensant aux plus défavorisés, la même réponse s’impose.
Soyons clairs sur quelques points soulevés dans les commentaires précédents.
- En France l’éolien ne réduit en aucune façon les rejets de gaz carbonique, il pourrait même les amplifier, car le caractère intermittent et aléatoire difficilement prévisible conduit à prévoir un recours pour pratiquement les 3 quarts du temps à d’autres sources, essentiellement fossiles gaz ou charbon. En Allemagne ou au Danemark pays charbonniers, l’éolien diminue un peu les rejets, pas en France.
Cet éolien revient à la production au moins 3 fois plus cher. Accepte t-on au compteur de payer notre électricité 2 fois plus chère ?
- Il est vrai que la thermoélectricité produit le maximum le jour, lorsque les besoins sont maximum et non la nuit. Mais ce maximum est le plus faible en hiver avec l’ensoleillement réduit, .lorsque les besoins d’électricité sont maxima,
Le temps de retour sur énergie de plusieurs années, traduit que la fabrication des panneaux photovoltaïque consomme de l’énergie qui fossile émet du gaz carbonique. En France produire de l’électricité photovoltaïque ne réduit pas les rejets, mais les augmente, ce qui ne fait qu’amplifier les conséquences de l’intermittence déjà vues pour l’éolien.
Nous n’oserons même pas parler du coût du photovoltaïque, à la production 15 fois plus cher, que les prix actuels du marché. Un luxe que certains s’offrent en puisant sur les subventions publiques, qui auraient été mieux utilisées ailleurs. S’il s’agit de faire une bonne œuvre, faisons cadeau de ces panneaux photovoltaïques à des villages isolés d’Afrique pour répondre à leurs besoins vitaux : alimenter un pompe et un réfrigérateur.
- La France doit mettre la priorité sur les sources de chaleur directes : la biomasse forestière et déchets, sur le solaire thermique surtout l’eau chaude sanitaire (car on se douche toute l’année peut être plus l’été lorsqu’il y a du soleil). Les développements doivent portés sur les pompes à chaleur (géothermie surfacique), utilisation extraordinaire de l’électricité que celle-ci soit produite par le nucléaire le gaz ou toute autre source.
- Le sujet des biocarburants mérite d’être posé plus clairement
Un peu plus de clarté s’impose, sur la réalité des rendements énergétiques et rejets de CO², de la part des promoteurs de ces filières biocarburants ainsi que des pouvoirs publics. Ainsi la France s’est engagée à aller de l’avant et de suivre, voire même dépasser l’objectif fixé par la Communauté Européenne qui demande qu’en 2010 les biocarburants puissent contribuer pour 5,75% à l’approvisionnement énergétique des transports terrestres
Mais n’est t-on pas trompé déjà par ce chiffre objectif de 5.75 %, en réalité n’est ce pas 2 % ? Le taux d’intégration visé est un taux énergétique brut qui ne prend pas en compte les dépenses énergétiques dont, sous forme de combustibles fossiles, utilisées dans la filière. Or, si celles-ci sont modérées pour la filière oléagineuse, elles sont très élevées pour l’éthanol. Par exemple, pour un produit biocarburant dont on parle beaucoup l’E 85 le gain sur les rejets de CO², calculé avec la méthode des impacts évités, n’est que de 24 %. C’est déjà bien, un premier petit pas, mais pourquoi ne dit on pas la vérité. Pour les biocarburants les espoirs reposent sur la 2° génération encore à développer.
Il est clair que quand on parle cacher la vérité, la palme revient aux promoteurs de gaz qui insistent sur le mot naturel donc propre puisque tout ce qui est naturel est bon ! Ils insistent sur le non rejet de monoxyde de carbone, alors que le problème vient du dioxyde
@acket, trois problèmes sont occultés par les promoteurs du gaz naturel:
1- de toutes les énergies fossiles, c’est celle dont le coût énergétique du transport est le plus élevé, environ 30 % de la quantité d’énergie contenue: en effet le transport par gazoduc nécessite un grand nombre de stations de recompressions sur le trajet, et le transport par méthaniers nécessite la construction d’usines de liquéfaction.
2- Son pouvoir de réchauffement est de plus de 20 fois supérieur à celui du gaz carbonique. L’affirmation que l’utilisation d’une centrale à gaz à cycles combinés produit deux fois moins de GES qu’une centrale à charbon est donc exacte en ce qui concerne les émissions de gaz carbonique, mais fausse en ce qui confirme le pouvoir de réchauffement si les fuites de gaz depuis le gisement jusqu’à sa combustion sont supérieures à 5%, ce qui est le cas, en particulier en ce qui concerne le gaz russe, où les seules pertes en cours d’exploitation sont supérieures à cette valeur.
3-l’utilisation du gaz naturel est dangereuse.Les accidents sont extrêmement nombreux et cela va de la production ( explosion de la plateforme Piper-Alpha en Mer du Nord, par exemple, 167 morts) au transport ( explosion d’une partie de l’usine de liquéfaction de la Skhidda par exmple) et à l’utilisation ( une explosion par mois en France, dont certaines catastrophiques, ex.Mulhouse) .
Si l’on considère que dans dix ans e vecteur principal du transport ne sera plus d’origine fossile, quel sera t’il ?:
Obligatoirement électrique ou pneumatique:
Origine primaire possibles pour la france : Sources d’électricité Intermittentes (éolien, photovoltaïque, hydraulique ) ou source mécanique intermittente (éolien : pour le pneumatique). dans le cadre de recharge relativement locales où l’espace et les installations sont facilement installables.
Source électrique régulière : Dans le cadre de systèmes de recharges concentrées (villes et grands centres).
Donc la question n’est pas nucléaire OU éolien, mais Nucléaire ET éolien, comment (s) et à quels horizons ?
Concernant les bio-carburants, je suis très sceptique. Principalement car dans certains pays (le Mexique en particulier), on en est train de supprimer des terres agricoles utilisées pour l’alimentation humaine (le maïs pour le Mexique) pour faire des bio-carburants.
Hors certaines études ont montré que l’agriculture devrait produire 2 fois plus qu’ajourd’hui d’ici la fin du siècle pour nourrir les bientôt 9 milliards d’humains.
Donc pour ma part, les bio carburants sont très bien, mais à réserver à tout ce qui est urgence (ambulance, police, pompier), chantier (grue, pelleteuse…), mais pas pour les voitures particulières.
Je suis d’accord avec certains que les éoliennes en France ne font pas vraiment diminuer les rejets de CO2 mais il diminue les déchets nucléaires qui sont aussi un gros problèmes pour les générations futures. Donc le CO2 il faut le diminuer très rapidement mais les déchets nucléaires ont devrait y réfléchir aussi un peu…
@Gas man, je pense que le problème des déchets nucléaires est beaucoup plus un problème psychologique qu’un problème physique , mais cela n’engage que moi. Sortir Le problème des rejets de CO2 est en toute certitude un problème physique, il est global, c’est-à-dire qu’il concerne la planète entière et pas seulement les quelques pays fortement nucléarisés, et les risques qu’il fait courir sont autrement plus importants que ceux des déchets. A l’endroit où j’habite, une montée de 1 mètre du niveau de la mer au cours de ce siècle ( et cette montée ne s’arrêtera pas le premier Janvier 2100!) entraînera une catastrophe économique.Tant que l’on ne saura pas mieux stocker l’électricité, un développement trop important de l’éolien fera en toute certitude augmenter les rejets de gaz carbonique en France par le développement des centrales thermiques et empêchera la diminution des rejets de CO2 dans les pays qui ont déjà développé fortement l’éolien comme l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne. Qu’est-ce que j’entends par développement trop important ?: si le réseau Français était isolé du reste de l’Europe, plus de 5% de l’électricité annuellement produite en y incluant l’électricité photovoltaïque, parce que la production française est dominée par les centrales nucléaires qui sont moins réactives que les centrales thermiques pour compenser l’intermittence. Mais comme nous sommes connectés à d’autres réseaux, nous pourrons utiliser les centrales thermiques de ces réseaux pour aller plus loin, avec l’inconvénient que nous ferons produire du CO2 chez nos voisins.
Actuellement , l’Allemagne produit 6 % de son électricité avec de l’éolien et 0, 2% avec du photovoltaïque. C’est fort peu , mais cela lui sert de faux nez pour cacher le fait qu’elle produit 60% de son électricité avec des combustibles fossiles, charbon essentiellement. Elle veut aller plus loin.Plus elle produira d’éolien, plus elle restera”accroc” aux combustibles fossiles, même si cela fera diminuer( un peu) leur usage. La politique énergétique actuelle de l’Allemagne est donc une politique qui va amplifier les problèmes environnementaux et non les résoudre et les “décisions” du conseil européen sur l’énergie montrent qu’elle n’hésite pas à faire supporter à l’Europe les conséquences de ses choix.
Un autre aspect est le coût de ce développement: l’électricité ainsi produite est bien plus coûteuse que l’électricité nucléaire que nous utilisons; encore une fois, est-ce une priorité d’augmenter de cette façon notre production d’électricité, alors que nous pourrions mettre cet argent pour investir dans les économies d’énergie et par voie de conséquence diminuer nos émissions de GES?
Toujours pas de réponse de l’ADEME? Je vais finir par croire que c’est d’avantage de la propagande que de l’information, cette fiche…
“l’électricité ainsi produite est bien plus coûteuse que l’électricité nucléaire que nous utilisons; encore une fois, est-ce une priorité d’augmenter de cette façon notre production d’électricité, alors que nous pourrions mettre cet argent pour investir dans les économies d’énergie et par voie de conséquence diminuer nos émissions de GES?”
Tu pense à combien coute le démentellement d’une centrale nucléaire? A combien coute de stocker les déchets nucléaires? Et après pour investir dans la recherche pour essayer de les traiter. L’énergie nucléaire n’est pas si bon marché que cela quand on prend en compte la construction, la déconstruction et le traitement des déchets.
@Gas man, les coûts que tu indiques sont déjà intégrés dans le coût de l’électricité nucléaire, ou provisionnés dans les comptes,conditionnement des déchets y compris. Ceux qui pensent que le calcul est truqué peuvent réclamer un audit comptable international s’ils n’ont pas confiance dans nos comptables nationaux. Réciproquement, ils n’hésiteront certainement pas à réclamer avec la même vigueur un audit sur le coût de l’éolien et du solaire? Ce qui n’est pas facile à évaluer, c’est le provisionnement pour la mise en sécurité des déchets, étant donné que le choix de la méthode n’est pas fait. Malgré tous les correctifs que l’on fera éventuellement aux calculs, le prix de revient du kWh restera inférieur de 10 à 20 fois à celui du solaire et de deux fois à trois inférieur à celui de l’éolien. Il y a bien longtemps que tout cela a fait l’objet d’évaluations au niveau international accessibles dans un très grand nombre de documents. En particulier, la Commission Européenne publie régulièrement des évaluations, sous la surveillance de pays antinucléaires.Les coûts de l’éolien et du solaire diminueront, il faut l’espérer, mais cela prendra du temps.
Mais je rappelle que nous sommes dans un débat intitulé” Faisons vite, çà chauffe..”. J’essaye de faire comprendre avec quelques autres qu’un développement important de l’éolien et du solaire, à cause de leur intermittence, ne peuvent dans notre pays que contribuer à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’état des techniques, et cela de façon très coûteuse pour la collectivité, ce qui est quand même un comble!. Si l’on veut réellement diminuer ces émissions, ce n’est de toute évidence pas là qu’il faut dans un premier temps faire porter notre effort principal. Par contre il faut faire un effort en recherche, pour améliorer la situation.
“@Gas man, les coûts que tu indiques sont déjà intégrés dans le coût de l’électricité nucléaire, ou provisionnés dans les comptes,conditionnement des déchets y compris.”
J’aimerai en être ausi sûr que toi !
“Ceux qui pensent que le calcul est truqué peuvent réclamer un audit comptable international s’ils n’ont pas confiance dans nos comptables nationaux. ”
Aimable façon de botter en touche !
Les chiffres sont présentés ici (pour tous les types de production)
http://www.francetech.gouv.fr/energie/electric/se_ele_a10.htm
Une voie possible pour l’amélioration de la disponibilité de l’énergie éolienne :
http://www.news.fr/actualite/societe/0,3800002050,39368250,00.htm?xtor=RSS-1
@CO2: l’avantage du nucléaire en base et même semi-base s’est largement renforcé depuis la date de parution de ce rapport puisque les prix des combustibles fossiles ont considérablement augmenté ( même le charbon x2) et que l’on commence à prendre en compte les externalités via les quotas de CO2.Et l’avantage deviendra encore plus décisif quand on prendra en compte toutes les externalités et le coût réel des stockages de gaz carbonique.
L’étude sur l’électricité renouvelable qui est annoncée est-elle parue?
@romu: les recherches sur l’utilisation des stockages d’air comprimé sont déjà anciennes. Tout ce qui pourra régulariser l’intermittence de l’éolien sera bon à prendre, mais les pertes d’énergie entre stockage et déstockage sont de l’ordre de 50% à ce que je crois savoir, et les capacités de tels stockages sont faibles.
@biotop: rien n’empêche non plus ceux qui pensent que les calculs sont truqués de publier leurs évaluations et les méthodes qu’ils ont utilisées pour cela dans des revues à comité de lecture, c’est-à-dire en les faisant valider par un panel d’experts internationaux reconnus pour leurs compétences scientifiques dans le domaine.Chiche!
Un peu étonnée et même choquée par la “fiche d’information” de l’ADEME, et son manque de rigueur scientifique :
* comment peut-on dire dans le même paragraphe que l’éolien n’est pas une priorité pour les renouvelables, et qu’il représente 75% ??
* sur la variabilité de l’éolien, la fiche porte une simple affirmation : “la prévision a fait de grands progrès”. J'’invite plutôt le lecteur curieux à se reporter au rapport de E ON, grand électricien allemand, et le plus grand distributeur d’énergie éolienne au monde (7000MW et 8000 éoliennes):
http://www.eon-netz.com/EONNETZ_eng.jsp
où l’on voit que la puissance peut varier de 4000MW (pratiquement divisée par 3 !) en quelques heures, et de façon très brutale…
* comme l’a déjà demandé CO2 sans succès, j’aimerais la justificatiion du chiffre avancé de 250g de CO2 économisés par kWh éolien. La fiche parle de “travaux du Conseil d’Analyse Stratégique”, mais je n’en ai pas trouvé trace sur leur site…
* il en est de même du chiffre annoncé de 500MW d’ajustement “supplémentaire” pour 10000MW : est-ce que c’est le supplément parce qu’on utilise aussi le thermique à flamme déjà existant, et dans ce cas quels sont les besoins globaux et non les suppléments à créer ? Il n’y a pas de référence vérifiable…
En principe on indique ses sources (dans la recherche, mon domaine, c’est obligatoire, pour que chacun puisse vérifier nos dires)
J’attends donc les références des travaux invoqués. Merci d’avance.
Ras-le-bol de l’identité Renouvelable = Eolien, poussée par le lobby des industriels (allemands) du secteur et du SER, et des financiers pour qui l’investissement est juteux (20% par an, dénoncé y compris par le Canard Enchaîné), qui fait que ce secteur représente le plus gros de l’effort français sur les renouvelables.
Pendant ce temps on ne fait pas l’effort sur le solaire thermique, la géothermie, les pompes à chaleur, bref tout ce qui peut réduire notre consommation de combustibles fossiles, une fois les indispensables économies faites.
Et pour ces économies, je remarque qu’on en parle beaucoup, mais qu’il n’y a aucune campagne nationale sur ce thème. La vigoureuse campagne nationale de la chasse anti-gaspi de la 1ère crise pétrolière, elle, avait réussi à faire baisser la température des logements vers 18-19°C… Ils sont chauffés aujourd’hui bien au delà de ce qu’ils étaient avant la chasse aux gaspi, et on porte des débardeurs en plein hiver…
Si la préoccupation de l’ADEME est bien de lutter contre le réchauffement climatique, alors pour la chasse aux gaspis, moins de mots et plus d’actes !
Ce que j’ai bcp de mal à comprendre , c’est cette obsession du lobby anti-éolien à vouloir faire croire que l’éolien a besoin d’être massivement régulé par des centrale thermique … On sait parfaitement qu’au niveau d’un territoire comme la france , l’éolien à une important capacité d’auto-régulation en raison du déplacement des vents. Ensuite, l’éolien peut parfaitement être régulé par lhydraulique qui ne fonctionne par de façon continue.