Je rebondis sur la contribution de fthanron de procéder à un étiquetage du cout energetique des produits de consommation….

C’est une très bonne idée qui mérite d’être développée.

La société telle qu’elle est actuellement démontre son incapacité à préserver l’environnement. Seule la rentabilité économique entre en ligne de compte dans les prises de décisions qu’elles soient individuelles ou d’entreprises ou même d’état. En gros, l’environnement est pris au piège de la logique économique puisque le cadre légal le veut ainsi.

En tant que résidant guyanais, un exemple frappant de ce qui précède est fourni par du ….riz. Traditionnellement, en Guyane, on produit du riz. Jusqu’à un passé récent, plusieurs compagnies se partageaient les rizières. Depuis quelques années, un groupe international espagnol a pris pied localement en rachetant une de ces entreprise, puis une autre….

L’immanquable s’est produit, par souci de rentabilité, on a fermé une des deux usines. Celle qui reste ne permet pas de produire du riz blanc (alors que l’autre le pouvait) est restée en activité.

Jusqu’alors, le riz guyanais était produit localement et emballé et alimentait le marché local, le surplus étant exporté. Les cartes ont changé. Désormais, on expédie le riz en Espagne où il est débarassé de son enveloppe et est empaqueté avant de retraverser l’atlantique pour se trouver dans les étalages guyanais.

Mais voilà, c’est plus rentable comme ça (économiquement et seulement économiquement bien sur).

A ce niveau intervient l’affichage du cout environnemental du produit. Toujours dans le cas de notre riz, la note serait salée mais le coût de production du riz de par le monde (main d’oeuvre et réglementation environnementales souples) est tellement faible que je ne vois pas comment par le seul affichage on fera changer les habitudes de la société (il s’agit même ici de son mode de fonctionnement). Seuls quelques “engagés” seront prêts à payer des produits propres plus chers.

Si l’on fait un parallèle avec le tabac, l’affichage en caractères gras de “fumer tue” est beaucoup moins efficace pour dissuader les fumeurs que l’augmentation des taxes. Je ne dis pas qu’il faut faire de même pour l’environnement puisqu’il existe une alternative…Il n’existe pas de tabac bon pour la santé mais en faisant évoluer les modes de fabrication des produits, on peut en diminuer l’impact. Toujours est-il que ce qui oriente les choix est l’argument financier. La solution est a mon avis hybride et consiste à touver un équilibre en augmentant le prix des produits “sales” et en baissant celui des produits propres pour les rendre plus attractifs que les premiers.

Dans ce cas, la créativité des fabriquants sera libérée et la baisse des couts de productions e l’augmentation perpetuelle des marges qui nous gouverne sera mise contrainte et forcée dans la direction du développement durable.

Dans un premier temps, l’affichage serait interessant mais devra rapidement évoluer pour constituer un support d’assiette de taxe (pourquoi pas la TVA indexée sur un indice environnemental permettant de moduler de 0 à 33%).

Reste à savoir ce que l’on prend en compte dans cet indice. Si l’on reprend encore l’exemple de notre riz : il est officiellement produit en Espagne. S’arrêter à considérer l’énergie de l’usine Espagnole et le transport retour, on passe à coté de nombreux paramètres :

- Le trajet aller. Cet indice doit prendre en compte l’indice de toutes les matières premières entrant dans le produit final en production et transport. Matière première qui en cascade répercutera et cumulers l’ensemble des indices de ses sous-matières premières. Cela devrait rapidement inciter les producteurs à réfléchir à la distance de leurs approvisionnements pour améliorer leur rentabilité.
- Dans les coûts de production, devront être intégrés le cout environemental des personnels et bureaux (chauffage…), bref, tout ce qui touche à l’entreprise et notamment les couts des déplacement domicile-travail des employés et leurs déplacements professionels. Cela ouvrira des voies d’amélioration sociale ( télétravail, organisation de transports collectifs) et permettra d’intégrer au processus environnemental les activités de services.

A ce moment là, l’économie se retrouve prise au piège de l’environnement qui devient l’enjeu de rentabilité économique et de concurrence sans que les prix évoluent de manière sensible.

Avec quelques mesures fiscales, on peut redresser la barre en ayant toutefois ménagé un temps d’adaptation nécessaire à la mise en place d’un indice fiable.

Si seulement les pays riches (europe, amérique du nord japon) mettent en place de tels dispositifs, ces pays consommant la majorité des produits du monde, la mondialisation de l’orientation de la concurrence serait inévitable et rapide.

Même si un système plus efficace qu’une TVA à reimaginer existe (mise en place d’un quota individuel de CO2 fondé sur l’indice précité) il imposerait une double comptabilité (monétaire et CO2) utopique à mettre en place bien qu’il permettrait au travers d’une bourse mondiale de conduire à des transferts d’argent des pays consommateurs vers les pays sous-consomateurs assistant leur développement (fondement du développement durable) développement se faisant au travers de produits optimisés environnementalement puisque la recherche et développement des pays industrialisés tournerait à plein régime.

En résumé, en dessous des lipides (nocifs à notre santé), une ligne gaz a effet de serre (nocifs à celle de nos enfants présents et à venir) mais qui sert à déterminer le prix final du produit ce qui se révèlera plus efficace qu’une ligne goudrons d’un paquet de cigarette à bas prix.

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