Le problème des gaz à effet de serre est un problême différent de celui de tous les autres polluants atmosphériques. Jusqu’à présent, la société a eu à faire face à des défis localisés. Un voiture qui rejetait des NOX ou du SO2 posait surtout un problème de santé publique dans l’agglomération où circulait cette voiture. Après quelques années de recherche, les moteurs se sont améliorés fortement de ce point de vue. On peut donc toujours faire quelque chose (à condition que ce soit imposé par des normes (Euro 1,2,3 et 4….)). Reste que le niveau de pollution ne décroit pas mais il s’agit d’un autre débat car si les voitures polluent 2 fois moins, il y en a deux fois plus….

Dans le cadre des GES, le problème est global. Chaque molécule de Co2 produite en Chine comme en France a le même impact sur l’avenir et non la santé de l’ensemble des espèces de la planète. Le défi est autrement plus important car tant la cible que le responsable se moquent éperdument des frontières.

De même que la mondialisation s’est imposée aux décisions économiques planétaires (et même individuelles : licenciements et délocalisation) elle s’impose aux impacts environnementaux. Comment résoudre le problème sans mondialiser les solutions ? Surtout si l’on reprend en compte la composante rentabilité économique de ces solutions.

Un exemple. On parle beaucoup de lampes à basse consommation d’énergie. C’est bien. Mais on en parle pour dire que tous les français doivent en avoir chez eux. Vu le coût de chacune de ces ampoules, c’est dommage.

Compte tenu de la part de nucléaire dans la production électrique nationale, chaque kWh est produit contre 90 g de CO2 (c’est désormais un attrait supplémentaire du nucléaire qui outre le faible coût de production et l’indépendance énergétique s’impose dans nos choix énergétiques de demain). Un kWh d’électricité thermique entraîne un rejet allant jusqu’à 10 fois plus de CO2.

Il serait donc, pour les 8-10 euros que coute une ampoule, 10 fois plus productif en matière de baisse des émissions d’installer cette ampoule chez un chinois qui utilise de l’électricité faite au charbon.

Il en va de même sur des équipements plus lourds. Il serait plus logique d’investir 10 millions d’euros pour remplacer une chaudière vétuste dans une briquetterie du Brésil que pour améliorer un chaudière récente en France qui a bénéficié d’améliorations technologiques et offre un rendement supérieur, même si elle reste perfectible. Le rendement en terme de baisse d’émissions de GES par euro peut être multiplié et c’est ce qui compte.

L’objectif à atteindre est de ramener le niveau des émissions planétaire à celui des années 50 pour que les mécanismes naturels compensent les émissions (si ils n’ont pas été endommagés par les errements récents comme la déforestation par exemple). Il y a du boulot !

De nombreuses organisations proposent leur intermédiaire pour permettre aux « écocitoyens » volontaires de compenser financièrement leur CO2. Ces organisations utilisent cet argent selon ce principe et financent des projets de par le monde. Pour quelques centaines d’euros, on peut compenser totalement l’impact en matière de GES de sa famille (électricité et transports).

Si l’objectif est de baisser le niveau global de CO2 et si l’on dispose de moyens financiers pour ce faire, il est donc plus efficace d’employer cet argent là où il y en a le plus besoin.

Un moyen plus efficace de promouvoir de telles initiatives serait de permettre de défiscaliser totalement les dons apportés à de telles organisations. Le plafond annuel de la défiscalisation accordée pourra être en plus ajusté pour correspondre à un niveau de compensation de CO2. Le contrôle du fonctionnement des organismes de compensation pourra se faire au travers d’agréments prenant en compte un ratio de rendement minimal de l’argent employé et pourra intégrer une obligation de préférence nationale ou communautaire dans le choix des prestataires retenus pour procéder aux travaux ainsi financés.

L’avantage d’une telle mesure serait qu’elle permettrait d’aiguiller des flux financiers vers des pays majoritairement en voie de développement. Les critères d’éligibilité de ces projets permettraient de financer des équipements publics. Reste à se poser la question de l’opportunité d’intervenir sur des installations privées, ce qui pour des questions de logique pourrait aussi se faire mais au travers de prêts sans interêts.

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