Pour des loisirs moins énergivores
Par cyberic71 le 11 avril 2007
Thème(s) : Transport, Consommation, décroissance
Mots clés : avion, co2, cout externe, loisirs, low cost, taxe carbone, transport aérien
Comme je l’ai indiqué dans une autre contribution (http://ledebatmde.org/archives/333), la lutte contre le réchauffement climatique est une guerre contre nous-mêmes.
Dans cette guerre, une bataille importante est à mener contre notre propension à consommer des loisirs énergivores, car comment les justifier vis à vis de la grande majorité des habitants de cette terre qui aspirent à satisfaire des besoins élémentaires souvent vitaux ?
Je me bornerai à indiquer deux sujets de préoccupation :
- la croissance des compagnies aériennes “low cost” est en train de banaliser les voyages en avion qui, comme le montrent les calculateurs qui fleurissent un peu partout, pèsent très lourd dans les émissions individuelles de GES. Il faut intégrer dans le prix des billets d’avion le cout externe engendré par les émissions de CO2 en instituant une taxe carbone moins symbolique que la taxe Chirac pour être un tant soit peu dissuasive.
- les loisirs motorisés. En laissant se développer, voire en encourageant les 4×4, quads et trials plutôt que la marche ou le VTT, la plaisance motorisée plutôt que la voile, le jet-ski ou le ski nautique plutôt que la planche à voile ou le kite-surf, les scooters des neiges plutôt que le ski de randonnée ou les ballades en raquette, les ULM plutôt que les parapentes ou delta-planes, l’état français non seulement ne joue pas son rôle de prévention des nuisances (Emissions de CO2, pollution de l’air, de l’eau, bruit, perturbation et dégradation des milieux naturels, accidents …), mais laisse passer un message subliminal en contradiction totale avec celui de maitrise de l’énergie.
C’est en plus très addictif…Qui pourrait s’en passer. La banalisation donne en plus l’exemple aux enfants qui s’y habituent…et ainsi de suite.
L’avion est bien plus émetteur que les loisirs motorisés. Je pense comme vous en ce qui concerne l’avion et la taxe. Comme vous le précisez, certains sites permettent de calculer les emissions d’un vol en avion. Généralement ces sites offrent aussi la possibilité de compenser financièrement le CO2 émis. Pour un Paris New-York, cela correspond à 50 à 70 euros soit 10 à 15% du prix du billet.
Depuis l’apparition des low cost et plus généralement depuis quelques années, les prix des billets d’avion ont fortement baissé (malgré la hausse du petrole). L’avion est de plus en plus accessible pour les européens. Je pense que le développement d’organisations non gouvernementales de compensation de CO2 financées par l’intermédiaire d’une taxe correspondant aux montants ci dessus permettrait sans empêcher quiconque de voyager, de le faire à zéro émission.
100% d’accord
L’avion est un problème, fer de lance de la technologie française, une non vision du futur à court terme !
Concernant les loisirs motorisés, ce ne sont certainement pas les plus émetteurs de CO2, mais ce sont eux les plus représentatifs du “je m’enfoutisme” à la française.
Par exemple un prof de “moteur propre” (rien que le nom de la matière est louche !) se permet de raconter a ses élèves “la semaine j’utilise parfois mon vélo pour aller au travail, alors le week end je peux me lâcher et aller faire un tour avec ma grosse voiture de collection” (sous entendu gros moteur)
bel exemple ! si je suis vertueux d’un coté, je peux consommer 2 fois plus de l’autre
Ce genre de raisonnement est plus courant qu’on le pense et il sera difficile a faire évoluer.
Tout a fait d’accord pour la proposition, mais n’oublions que chaque chose que nous voulons supprimer suppose de supprimer les emplois correspondants.
Ce qui implique d’avoir une vue globale de la société et de sa nécessaire mutation.
On est d’accord !
Pour que les choses avancent vraiment, il faudrait commencer par changer les comportements et les attitudes ‘beauf’ de trop nombreuses personnes encore…
Bien souvent, les égoïstes qui se foutent royalement de l’état actuel mais surtout futur de notre planète, sont justement ceux qui auraient les moyens financiers de faire avancer les choses dans le bon sens, (rénovation ou construction de maison en bioclimatique avec équipements solaires et récupération d’eaux de pluies etc., pas forcément donné à tout le monde, achat du véhicule le plus écolo possible…)
Au contraire, ces individus pour la plupart fortunés, achètent 4×4 de luxes énergivores pour une utilisation citadine, Quad ultras bruyants et destructeurs de la faune et de la flore, (en se disant sportifs et proche de la nature !), et sont tous les quatres matins partis en vacances avec des vols ‘low cost’, qui plus est dans des pays bien souvent pauvres où la dignité humaine est bafouée, où les droits et la protection sociale n’existent pas ou très peu…Beurk…
Qu’on surtaxe ceux qui possèdent des 4×4 en ville !
Qu’on en fasse de même pour la détention d’un quad, et que l’on instaure une réglementation sévère pour la pratique de cette connerie aux antipodes de toutes idées écologistes, voire qu’on en arrête la fabrication et qu’on en interdise la vente et l’utilisation !
Concernant les emplois liés à cette absurdité, (sujet abordé plus haut), ils ne sont sans aucune mesure comparable aux milliards de profits engendrés par ce phénomène de loisir pour beauf. Le secteur de l’écologie/énergie/bâtiment bio etc. va en revanche offrir bien plus d’emplois utiles !
Qu’on arrête de fabriquer des maisons traditionnelles poluantes avec des tonnes de bêton et de matériaux dangereux pour l’homme et la nature !
Enfin qu’on instaure de réelles aides d’état pour ceux qui n’ont pas de gros moyens financiers, mais qui font ou voudraient faire un grand geste pour la protection de notre planète ! (Construction bioclimatique, rénovation écologique, voiture ‘propre’ etc…)
Bref j’arrête là, car je n’aurais pas assez de place !
100% d’accord sur le constat.
Reste à trouver des solutions: de préférence non-contraignates, motivantes et si possible autrement que par l’argent. Question d’éducation! Savoir développer le goût de l’effort: tous les exemples loisir cités par cibéric71 supposent le goût de l’effort. Taxation? Ce sont encore les moins nantis qui vont déguster.
Le constat est clair mais le problème formidablement difficile.
Réponse à Jacques :
Il ne s’agit pas de taxer les moins nantis, bien au contraire !
Il s’agit de taxer ceux qui ont les moyens financiers et vont à l’encontre de l’écologie, et que l’argent de ces taxes servent au développement ‘durable’, à toutes entreprises ou associations impliquées de près ou de loin dans la sauvegarde de nos éco-systèmes.
Nous ne pouvons pas je pense du jour au lendemain interdire les vols ou supprimer les avions et les 4×4, et malheureusement, les ‘riches’ se foutront peut-être de payer des taxes puisqu’ils en auront les moyens, et continueront de rouler en énorme 4×4 en plein Paris, leur téléphone portable à l’oreille, réservant leur vol du week-end pour Marakech ou Bali !
En contre-partie, il s’agit d’aider vraiment les gens qui n’ont pas les mêmes moyens, mais qui aimeraient eux, faire quelque chose !
Sur le goût de l’effort.
Certe tout les loisirs cités demandent un effort physique et sont parfois compliqués à mettre en oeuvre facilement mais avec tout de même un bénéfice tout autre :
le silence, la satisfaction de se mouvoir à la force des bras, des jambes et du vents.
En gros, vive le powerkite.. voila ca c’est fait.
Sinon pour les adeptes des loisirs vroum vroum, on pourrait faire un étiquetage façon électroménager (ABCDE) avec la quantité de CO2 associé pour la durée de vie du véhicule et éventuellement le coût associé. Et pour faire encore plus mal il faudrait répercuter ce coût sur le prix de vente.
Quand les people américains ont commencé à acheter des Prius, le mimétisme a joué et le marché de la voiture hybride a décollé.
Le levier des people est très important, grâce à la presse du même nom. Convertissons-en quelques-uns et ça fera tache d’huile !
Ne peut-on supprimer le salon annuel des 4X4 à Val d’isère . Source de pollution en altitude et de dégradation de la nature et de la biodiversité.