Avez-vous remarqué qu’on parle sans cesse de diminuer les embouteillages en favorisant les transports en commun, mais qu’ils ne font qu’augmenter continûment ? En effet, outre la constante augmentation du trafic routier, il y a un problème de fond : s’il n’y a pas d’embouteillages, aller au travail en transports en commun représente toujours une contrainte (temps, souplesse) par rapport au véhicule personnel. Ainsi, pour que les gens fréquentent les transports en commun il est nécessaire qu’il y ait un minimum d’embouteillages, et un équilibre dynamique se crée pour assurer cela.
Je pense que la même chose s’applique malheureusement aux combustibles fossiles. Imaginons que demain l’Europe, mettons, utilise massivement des sources d’énergie non-CO2-gènes, et ainsi baisse significativement sa consommation de pétrole / gaz / charbon. Alors cela fait baisser les prix, puisque les infrastructures de production sont toujours présentes, et crée donc un appel d’air immédiat pour plus de consommation de ces mêmes sources, soit par d’autres, soit par certains en Europe qui trouveront que payer son énergie 3x plus cher n’est pas bien drôle.
En conséquence, il paraît très clair que si l’on souhaite éviter la consommation de toute l’énergie « bon marché » présente sous forme fossile (et notamment les quantités colossales de charbon de la Chine et des USA), il est indispensable de développer des moyens de production alternatifs MOINS CHERS. Dans un monde dominé par la pauvreté et le court terme, des solutions plus onéreuses semblent difficiles à mettre en œuvre, sauf dans les pays riches (et encore), mais avec un résultat net global qui vraisemblablement sera proche de zéro.
Les deux solutions qui, me semble-t-il, tirent leur épingle du jeu à court et moyen terme sont, d’une part les négawatts (dans de nombreux cas, avec des emprunts d’état sur 20 ans, les investissements pour économies d’énergie peuvent être rentabilisées, la pompe à chaleur permet de diminuer la consommation d’un chauffage électrique d’un facteur 3), d’autre part l’énergie électro-nucléaire, qui a fait la preuve qu’on pouvait à coût faible produire de l’énergie électrique presque sans production de CO2. Bien sûr les autres technologies doivent être poursuivies, soit pour des questions de niches (photovoltaique pour les régions isolées, éolien pour les pays fortement ventés et qui possèdent l’appoint indispensable en centrales thermiques, géothermie), soit en prospective pour l’avenir. Mais il faut agir maintenant et vite, et il ne sert à rien d’oublier les aspects économiques dans la question de l’énergie, lorsque des milliers de milliards d’euros sont en jeu à l’échelle mondiale.

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