Les contributions sur le THEME : Rôles nucléaire et énergies renouvelables

Rôles respectifs du nucléaire et des énergies renouvelables dans la réduction des émisssions de gaz à effet de serre et dans les modèles énergétiques du futur.

Le débat proprement dit est maintenant terminé. Les synthèses et propositions finales sont en ligne, ainsi que les vidéos et les enregistrements sonores de l'événement de clôture qui a eu lieu le 11 juillet 2007.

 Eolien et émissions de gaz à effet de serre

Par mediateur le 22 mars 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , ,

A la suite de contributions et commentaires discutant du bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des installations éoliennes, l’ADEME nous a demandé de mettre en ligne une fiche d’information sur ce sujet Si vous souhaitez y réagir, faites-le en réponse à la présente contribution.

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 Panneaux photovoltaique sur tous les toits

Par anthon64 le 17 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés :

Pourquoi construire une nouvelle centrale nucléaire. Une solution serait que l’état réquisitionne les toits des particuliers correctement orientés afin d’y implanter des panneaux photovoltaiques moyennant une location aux propriétaires. Il serait intéressant de chiffrer la surface disponible, le cout et la production totale.

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 Charbon et nucléaire

Par Labruyere le 17 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , ,

La focalisation actuelle sur l’effet de serre fait oublier que l’utilisation des combustibles fossiles pose aussi de très graves problèmes de santé publique à l’échelle locale, et l’absence quasi totale d’information à ce sujet par les médias et de débat public les a occultés complètement, à l’exception des marées noires pour le pétrole et de la pollution atmosphérique dans les villes.
En ce qui concerne la pollution atmosphérique, on insiste surtout sur la pollution automobile, mais peu de gens sont au courant de l’ampleur des dégâts: les évaluations actuelles sont de quelques dizaines de milliers de morts par an en France, surtout dans les grandes villes. Ce danger va cependant décroître car les constructeurs automobiles, sous la houlette de la Commission Européenne, ont fait de très gros efforts dans ce domaine.
Le black-out est à peu près total sur les dangers entraînés par l’usage des combustibles fossiles dans la production d’électricité. Or la Commission Européenne, dans le cadre principalement du projet ExternE, a évalué ces dangers: la mortalité serait en Europe, pour les centrales thermiques actuellement en fonctionnement, de l’ordre de 1000 années de vie perdue par TWh d’électricité produite pour les centrales à charbon et pour les centrales à fuel lourd, et d’environ 300 pour le gaz. Ce qui veut dire que si comme l’Allemagne et le Danemark, la France avait fait le choix du charbon comme mode principal de production d’électricité, ou comme l’Italie elle avait fait le choix du fuel lourd, le nombre d’années de vie perdues par an serait de l’ordre de 500 000 ( ce qui correspond à une mortalité annuelle du même ordre que celle due à la pollution automobile) et que comme l’Allemagne et l’Italie, elle exporterait cette pollution au gré des vents dans les pays voisins. Bien sûr les techniques s’amélioreront, mais pour l’instant il n’y pratiquement aucune centrale en Europe permettant d’éviter cette pollution et les centrales futures ne feront que la réduire.
Encore ces évaluations ne sont faites qu’à partir des émissions de SO2, oxydes d’azote, suies et hydrocarbures aromatiques polycycliques .En ce qui concerne le charbon, il faudrait y ajouter la pollution par les éléments”hasardeux” qu’il contient, arsenic, mercure, éléments radioactifs tels que l’uranium, le thorium et surtout le radon 222 , gaz impossible à arrêter et qui produit avec une période de quelques jours du polonium 210, dont des évènements récents ont montré le danger, et du plomb 210. Il faudrait également y ajouter les masses énormes de déchets solides (60 000 tonnes par an et par TWh!) et la pollution ( poussières) entraînée par les quantités énormes de charbon qu’il faut transporter pour alimenter les centrales ( de l’ordre de 1000 t par jour pour 1 TWh annuel produit).
Si l’on prend en compte les accidents dans les mines et la silicose, en particulier dans les pays émergents, et les effets locaux très importants des exploitations sur l’environnement et la santé publique, et bien entendu l’effet de serre on comprend que le charbon est de très loin le plus mauvais moyen pour produire de l’électricité si l’on se soucie d’environnement et de santé publique.
C’est pourtant comme on l’a dit le choix de l’Allemagne et du Danemark, et à l’échelle mondiale le charbon est de plus en plus sollicité. En France actuellement les projets de centrales à charbon se multiplient.
Ne serait-il pas bon que l’information circule à ce sujet? L’émission Cdans l’air du 17 Mars sur la 5 a commencé à lever un coin du voile, mais c’est bien insuffisant.
Observons en passant qu’une grande difficulté de la mise en place d’une politique énergétique européenne est probablement due au fait qu’un grand nombre de pays européens ont fait le choix des combustibles fossiles pour leur production d’électricité et s’opposent aux pays qui comme la France ont fait le choix du nucléaire. L’accord qui vient de se faire n’est qu’un accord a minima sur une politique de développement des énergies renouvelables qui permet à tout un chacun de se dédouaner, mais qui n’aborde pas les problèmes sur le fond.
.Tout cela ne justifierait-t-il pas un véritable débat public ?

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 Gaspillage d’énergie

Par Nathalie Leurent le 16 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , , , ,

Est-il bien raisonnable d’installer des quantités d’éoliennes dans nos paysages sachant que leur présence n’est pas une solution (ou si peu) ?

Elles nous sont imposées sous prétexte qu’il faut agir pour sauver notre planète…

Elles sont surtout l’occasion pour certains de faire d’excellentes affaires:
les agriculteurs se battent pour les avoir sur leur parcelle contre rémunération, les maires sont très heureux de percevoir une taxe, les sociétés (Nordex, Vestas, et Cie…) doivent bien faire quelques bénéfices ?

J’habite un petit village bientôt cerné de toute part par ces éoliennes.
Le maire m’explique que s’il les refuse aujourd’hui elles seront obligatoires demain (?) et qu’elles seront intégralement démontées dans 20 ans (j’espère qu’elles sont entièrement recyclables, socle compris).

Voyant l’indifférence des paysans et de certains habitants du village pour le respect de l’environnement, ne serait-il pas infiniment plus profitable pour l’avenir de notre planète de les sensibiliser, voire de les inciter à changer de comportement plutôt que de leur offrir des sommes qu’ils pourront “consommer” à leur guise?

Ces éoliennes qui sont en train de conquérir à toute vitesse nos magnifiques paysages ravissent les “investisseurs” tout en leur donnant bonne conscience.
Elles me désolent car je les soupçonne de brasser autant d’air que de profits, et de générer autant de méfaits que d’énergie propre.

Pourquoi abîmer ce qui ne l’est pas encore?
On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions…

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 L’éolien français et les émissions de CO2 (SLC et AEPN)

Par Jacques Frot le 14 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , , , ,

L’énergie éolienne est intermittente et aléatoire: pas de vent ou trop de vent = éoliennes en drapeau.
On ne peut donc compter sur l’énergie éolienne pour faire face aux pointes de demandes. C’est dire que l’énergie éolienne ne peut produire que de l’électricité de base.

En France l’électricité de base est produite par le nucléaire et l’hydraulique, donc sans émissions de CO2. C’est dire que l’éolien français ne pourra que se substituer à deux sources d’énergie non émettrices. L’éolien français ne réduit donc pas les émissions et ne participe pas à la protection de l’atmosphère.

Le budget français de l’éolien pour les années à venir est de 25 milliards d’euros. Cet argent serait mieux utilisé à développer le solaire thermique qui, lui, se substituera à du fioul et à du gaz . Le potentiel français de solaire thermique est considérable: il équivaut à quelques dizaines de millions de tonnes équivalent pétrole (tep) de fioul et de gaz chaque année. Contrairement à notre éolien il éviterait donc, lui, d’importantes “émissions de CO2 (3,5t de CO2 pour 1 tep).

L’Europe s’est lourdement trompée en ne distinguant pas les 2 problèmes que sont d’une part la production électrique et, d’autre part, les émissions de CO2.
Certes:
“ERRARE HUMANUM EST”
Mais
“PERSEVERARE DIABOLICUM”

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 les contraintes incontournables des quantités d’énergies disponibles

Par tamain le 13 mars 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : Aucun

Toute réflexion sur l’énergie ne peut se passer d’un examen des ordres de grandeur, c’est-à-dire de la comparaison des besoins aux quantités d’énergie disponibles avec telle ou telle méthode de « production ». Une telle analyse semble souvent manquer dans les débats sur l’avenir énergétique.
Tout le monde en Europe semble d’accord pour porter à 20% la contribution des énergies renouvelables afin de réduire nos émissions de CO2. C’est très bien et c’est possible moyennant des efforts importants quant au développement de l’éolien, du chauffage solaire et des biocarburants. Mais quid des 80% restants. Ils reposeront pêle-mêle sur le pétrole, le gaz, le charbon et le nucléaire. Je ne vois pas comment la lutte contre les gaz à effet de serre ne conduit pas à considérer avec soin l’option nucléaire. Le nucléaire est à la fois sans effet de serre, disponible à la demande (non intermittent) et abondant. C’est à ce niveau que les ordres de grandeur doivent être considérés : il faut 4000 éoliennes de puissance respectable (1MW nominal) pour remplacer un seul réacteur nucléaire, et il y a 59 réacteurs nucléaires en France… Même s’il est nécessaire de développer autant que faire se peut les énergies renouvelables, elles resteront insuffisantes et il faudra leur adjoindre d’autres voies. Compte tenu du problème des gaz à effet de serre, il est incohérent de refuser à priori l’option nucléaire.
Si on regarde maintenant la consommation, les ordres de grandeur sont aussi incontournables : les principaux postes de consommation sont le chauffage, puis les transports. Le premier implique un développement massif du chauffage solaire et une meilleure isolation des habitations. C’est une priorité évidente pour réduire l’effet de serre. Il n’y a pas de verrou technologique, simplement un problème d’ordre organisationnel qui passe par des aides au financement suffisantes, des normes adaptées et claires, et des SAV adéquats. Pour les transports, une modification profonde s’impose : elle passera par le ferroutage pour les marchandises et des pistes existent pour les véhicules utilisant l’électricité et l’hydrogène. Encore faut-il se poser la question des énergies primaires qui les produiront. Là aussi, les ordres de grandeur sont clairs : seuls le solaire et le nucléaire (génération IV) seront suffisamment abondants. La biomasse, compte tenu des rendements et des surfaces limitées, ne pourra satisfaire plus de 10% des besoins Quant au charbon, il est également possible (car abondant pour longtemps) mais il pose le problème de la séquestration du CO2.
Du côté du citoyen, les ordres de grandeur sont aussi essentiels : les principaux gaspillages sont ceux du chauffage inutile ou inadapté et celui de l’utilisation excessive de la voiture. Il faut le dire à nos concitoyens : s’ils veulent agir sur l’effet de serre, il faut d’abord qu’ils ne gaspillent pas dans le domaine du chauffage, de la climatisation et de l’automobile.

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 Réalités sur le débat Nucléaire/Renouvelable

Par JMB le 12 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , ,

L’orientation énergies renouvelables : Mythes et réalités

En 2004, selon l’observatoire EDF, les énergies renouvelables et le nucléaire avaient une participation à peu près identique dans la production mondiale d’électricité. Respectivement 18% (dont 16% d’hydraulique) et 16%.

Aujourd’hui, la part du nucléaire dans l’énergie mondiale est de 8% et contrairement à ce que l’on peut penser, elle est en légère augmentation.
C’est dans ce contexte qu’ont été livrées les très attendues conclusions du GIEC (groupe international d’experts pour l’étude de l’évolution du climat), en janvier 2007.
Ces conclusions avaient deux principaux résultats, aux sentiments contradictoires, qui se complétaient et marquaient bien combien notre temps constitue un moment clé pour l’impact climatique de l’activité industrielle et énergétique mondiale :
a) Ce qui était au début des années 90 une hypothèse théorique d’experts, c’est-à-dire la captation d’une partie du rayonnement de la surface de la terre par des gaz présents dans l’atmosphère terrestre, - CO2, méthane, protoxyde d’azote..-, issus des activités industrielle et énergétique essentiellement, provoquant ainsi un réchauffement de l’atmosphère par un effet de serre, a commencé à être vérifié pratiquement au début des années 2000. Cette augmentation a été chiffrée à environ 0,6° Celsius actuellement [référence années 60-90]. Et lorsque l’on voit les conséquences climatiques de cette donnée qui paraît anodine, on ne peut qu’être inquiet vis-à-vis des conséquences de son évolution à terme, c’est-à-dire plusieurs degrés, dans le siècle. Il faut aussi noter que cette réalité a été contestée, notamment lors du protocole de Kyoto, en 1999, par les américains. Et qu’elle l’est encore aujourd’hui, voir par exemple l’article de Claude Allègre, Le Monde du 26 octobre 2006. Mais il y a maintenant des arguments très solides, notamment la force de la prédiction, en faveur de la théorie de l’effet de serre.
b) Le deuxième résultat, de nature plus optimiste, est qu’une politique adaptée, notamment industrielle et énergétique, peut limiter le phénomène de réchauffement.

Un facteur important, qui n’influence d’ailleurs pas que ce problème, est constitué par la démographie mondiale.
Et au niveau de l’énergie, le point fondamental est relatif au rôle des émissions de CO2, puisque l’on postule que celui-ci compte pour, approximativement, les deux tiers dans l’effet de serre.
Les solutions pour l’avenir:
On voit ici, combien il est à la fois facile de trouver des solutions au problème et difficile de les mettre en œuvre.
Passons sur l’aspect démographique, pour traiter du volet énergétique. Des données initiales il résulte qu’il faut prioritairement s’attaquer au 66% d’électricité issus de la combustion des : pétrole, gaz et charbon. Puis augmenter la part de l’électricité rendue ainsi plus « propre », y compris avec des piles à combustibles, dans les transports notamment. A plus long terme, on peut aussi envisager des applications industrielles du nucléaire à partir de chaleur générée par des réacteurs nucléaires à gaz « hautes températures ».

Ainsi, même en dehors des éléments qui seront développés plus loin, les chiffres montrent combien il est absurde d’opposer le nucléaire et les énergies renouvelables dans cette question.

De multiples problèmes, techniques et politiques, ralentissent la mise en œuvre de tels axes de redéploiement de la production électrique et énergétique.
Un de ces problèmes techniques le plus souvent passé sous silence et sous estimé, est celui des inerties dues aux temps d’études, puis de mise en service, de technologies de pointe en la matière. Sans aller jusqu’au délai d’une à plusieurs centaines d’années que nécessite la mise au point d’un réacteur à fusion thermonucléaire contrôlée, l’exploitation électronucléaire d’une technologie dite de IVème génération, soient des réacteurs nucléaires « rapides » à gaz par exemple, peut demander de 40 à 50 ans d’études. Pour disposer de ce type de réacteurs en 2020/25, il est obligatoire de revenir à une technologie type Super Phénix de réacteurs « rapides » à sodium. L’exploitation industrialisée de la pile à combustible, dont il serait bon de disposer lors de la prochaine décade, aura aussi demandé des dizaines d’années.

On connaît aussi dans le cas du nucléaire, la nécessité politique de faire accepter ce choix par les populations.

En théorie, tout le monde se prononce en faveur du recours à des énergies renouvelables.
Mais lorsqu’une retenue d’eau vient noyer une vallée riche d’histoire et fertile, lorsque l’on veut placer un champ d’éoliennes dans un environnement qui ne s’y prête pas, au niveau du paysage par exemple, on rencontre aussi de fortes oppositions.
En Allemagne, en 1998, le manifeste de Darmstadt a synthétisé une opposition de caractère esthétique et culturelle, mais surtout technique, à l’option allemande de développer des champs d’éoliennes sur un vaste réseau. Cela a été réalisé malgré tout et l’on a pu ainsi vérifier une des affirmations du manifeste : « Quoique l’Allemagne ait pris le devant dans l’expansion de l’utilisation de l’énergie éolienne, il n’a pas été possible jusqu’à présent, de remplacer une seule centrale nucléaire ou une centrale au charbon. Même si l’Allemagne continue à poursuivre cette expansion, cela ne sera pas possible non plus, dans l’avenir ».

En France, le fait que l’Eolien soit totalement livré à l’initiative privée et favorise des champs à la puissance réduite, entraîne de forts délais dans l’investissement global qui ne pourra satisfaire les exigences de la commission européenne. Selon le journal Libération, entre le 1er Février 2005 et le 1er Février 2006, 202 permis de construire ont été délivrés pour des champs d’éoliennes, représentant une puissance totale de 1230 MWe. A ce rythme là on n’atteindra pas le niveau actuel de l’Allemagne, leader mondial de l’Eolien, avant 2020.

On voit donc apparaître les limitations, que peuvent générer les réalités, aux rêves et à l’envie de développer des activités humaines qui préservent totalement l’environnement.

Justement, dans le cadre de la France, quels sont les mythes et réalités liées aux énergies renouvelables

Les énergies renouvelables font à appel à des sources énergétiques renouvelables. Ce sont essentiellement :

- l’hydraulique (barrages et usines marémotrices)
- le solaire (capteurs thermiques ou photovoltaïque, ou focalisateurs de rayonnements solaires sur une chaudière)
- l’éolien
- le géothermique
- la bioénergie : bois, production de méthane, d’éthanol, de diester…

Le mythe le plus souvent utilisé consiste à faire croire qu’avec une grosse concentration de moyens de recherche les énergies renouvelables pourraient se substituer, à terme, aux autres formes de production d’énergie, - nucléaire particulièrement, mais aussi chaudières à charbon, gaz, fuel, essence.. -.

Au moins depuis les années 70, l’EDF, le CEA, le CNRS.. mènent des recherches sur les énergies renouvelables, - solaire : capteurs et chaudière, bioénergies, ..-.
Et en ce qui concerne les actions concrètes : une part non négligeable ( > 10%) de la production actuelle d’électricité provient du renouvelable (Hydraulique : Barrages et usine marémotrice). Pour le bâtiment, des installations solaires, pour l’eau chaude essentiellement, ainsi que des procédés d’isolation par l’extérieur sont disponibles depuis au moins 30 ans. Des installations prototypes utilisant la géothermie ont été lancées il y a déjà longtemps.

En France, il est vrai que l’Eolien a pris du retard par rapport aux autres pays développés, mais ce n’est pas sans raison. Et le pétrole dit « vert » va voir sa proportion portée à 10% en 2010.

Le bilan se présente donc comme suit :

- l’Hydraulique, en France, est quasiment saturé à l’exception du projet de marémotrice Bretagne/ Cotentin notamment,

- On peut et doit faire mieux dans la construction pour le solaire et les économies d’énergies,

- Le Pétrole dit « vert » émet aussi du CO2 (en quantité un peu moindre) et demande une énergie importante au niveau de sa fabrication. Et puis on ne peut lui consacrer la majorité des terres cultivables afin qu’il puisse se substituer au pétrole fossile. Ni pratiquer une déforestation importante pour lui procurer des terres. Enfin, la nécessité de rendement amène à utiliser massivement engrais et pesticides.

- Quant à l’Eolien, sous l’action d’une directive européenne, il va être introduit de manière importante sans que cela conduise à l’arrêt des centrales nucléaires, bien au contraire.

Il est clair que les énergies renouvelables ne peuvent absolument pas remplacer la production du nucléaire et des énergies fossiles. Et l’on a vu plus haut que ce serait une orientation erronée de vouloir substituer le renouvelable au nucléaire.

Mais au niveau de l’Etat, sans parler d’une planification qui n’existe plus, le projet d’investissements pour la production d’électricité jusqu’à 2015 prévoit :

Plus de 20000 MWe de renouvelable dont 17000 MW d’Eolien, 6100 MW de Fossile et l’EPR soit 1600 MW. (Il faut souligner qu’avec cela les émissions CO2 vont augmenter)

On voit que l’on est quasiment à zéro nucléaire, en dehors du fait que l’on va devoir prolonger de 20 ans, si l’on peut, la vie des vieillissantes centrales nucléaires actuelles.
En fait depuis le début des années 90 on est en situation de quasi moratoire sur le nucléaire.

Les réalités de l’Eolien

La puissance électrique éolienne installée dans les pays les plus avancés est donnée dans le tableau ci-dessous : [Selon Wind service Holland PAYS leaders de l’Eolien au 17 novembre 2006]

Pays I German I Spain I US I Denmark
MW éoliens installés I 19540 I 1134 I 10487 I 3137

Malgré cela, il faut souligner que l’Allemagne produit actuellement moins de 6% de son électricité à partir de l’Eolien. Le nucléaire en fournit encore plus de 30%.
Ainsi les termes de l’accord du 14 juin 2000 entre le Gouvernement allemand et les producteurs d’électricité :
« Les 19 réacteurs électronucléaires implantés outre-Rhin seront chacun fermés après 32 années de fonctionnement. Ainsi, le dernier réacteur installé en Allemagne devrait être arrêté en 2021 »,
paraissent aujourd’hui complètement irréalistes.
Pour être complet sur ce cas de référence, on notera qu’en 2005 on répertoriait 64000 emplois liés à l’Eolien chez nos voisins germains.

Cela amène à énoncer quelques vérités sur les éoliennes :

- Passons sur le bruit, les massacres d’oiseaux et l’esthétique de mats de 100 m et plus de haut dans un paysage, les interférences radars.

- La puissance d’une éolienne est proportionnelle à la puissance trois de la vitesse du vent. Autant dire qu’une éolienne ne fonctionne quasiment jamais à sa puissance nominale et que ses performances s’écroulent lorsque le vent faiblit.

- L’expérience montre (France, Californie …) que le facteur de charge d’un parc éolien est au mieux de 30%. Il est en fait au alentour de 20/25 %, à comparer à plus de 80% pour une centrale nucléaire.

- Pour ces raisons, l’Eolien pose un problème sérieux au réseau de distribution d’électricité. D’ailleurs, il semble qu’un parc éolien allemand ait joué un rôle dans la dernière panne européenne de courant [4 novembre 2006]. L’amusant est qu’une des possibilités de régulation et de stabilité du réseau électrique consisterait alors en des réacteurs nucléaires capables de suivre le réseau (là on n’ose pas dire type Super Phénix !).

- L’investissement pour l’Eolien off-shore est supérieur au nucléaire.

- Donc l’Eolien coûte très cher.

Le coût de l’éolien
A travers des lois et arrêtés, de 2000 à 2006, autrement dit de Cochet à Olin, qui oblige l’EDF à racheter le courant éolien de parcs inférieur à 12 MW d’abord, puis sans limites depuis 2005, à des tarifs variables mais aux niveaux toujours très élevés, surtout pour l’off-shore, par rapport au coût de revient du kWh nucléaire, l’Eolien a un surcoût important.

Pour les abonnés EDF on a calculé que l’Eolien engendrerait, dès 2016, un surcoût facturé de l’ordre de 4 Milliards d’euros par an ! Soit plus qu’un EPR.

L’orientation en matière énergétique

L’orientation officielle tout « renouvelable » consiste essentiellement à développer l’Eolien et ce que l’on appelle à tort les biocarburants.

Cela va coûter très cher et, paradoxalement si l’on ne regarde pas les choses en détail, va conduire à une augmentation des rejets CO2. Cela servira aussi malheureusement d’argument, à l’image de l’Allemagne, pour stopper l’engagement nécessaire de l’EPR et arrêter la centrale de Fessenheim.

Il va aussi en résulter des problèmes de capacité de production et de réseau qui pourront engendrer des coupures de courants. En fait on se dirige sûrement vers une distribution électrique sélective, en fonction de contrats privés d’approvisionnement.

Compte tenu des inerties qui ont été mentionnées plus haut, en matière d’énergie les mauvais choix d’hier et d’aujourd’hui deviendront les gros problèmes de demain, - 2010, 2020 -.

Abandonner l’option d’un nucléaire maîtrisé au niveau de la sûreté et des déchets, ce qui est possible : la Loi Bataille de 91 sur les déchets en témoigne, serait un de ces mauvais choix.

Jean-Marie Berniolles Mars.-07

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 Cessons les combats d’arrière-garde

Par Jacques Frot le 11 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : Aucun

L’avenir énergétique de la France, comme celui du monde entier, pose des problèmes techniques et comportementaux difficiles.
On aura besoin de tout.
Se battre contre le nucléaire ou contre les renouvelables sont devenus des combats d’arrière-garde.
Il faut passer à autre chose: utiliser l’énergie la mieux adaptée au bon endroit et dans les bonnes circonstances.

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 Economies d’énergie - nucleaire - solaire.

Par balibar le 9 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , ,

Les centrales nucleaires peuvent produire une grande partie de l’électricité dans des pays suffisamment développés et réduire ainsi considérablement les émissions de CO2. Compte tenu qu’il faut réduire d’un facteur 4 la production de CO2 par habitant si l’on ne veut pas faire courir des risques graves au climat, et pour cela arreter de bruler inconsiderement du pétrole, du gaz et du charbon, se passer du nucleaire dans des pays développés est impossible. Le nucleaire n’est pas la seule solution face a un probleme aussi difficile, mais c’est certainement une partie de la solution.

Quant à l’objection fréquemment soulevée que les ressources en Uranium sont limitées, c’est un problème qui devrait être résolu par le passage aux centrales de 4ième génération , lesquelles transformeront leurs déchets lourds en combustible: en utilisant l’integralité du Plutonium produit, ces centrales utiliseront 100 fois moins de combustible et résoudront du même coup le difficile problème des déchets lourds. C’est ce qu’on pourrait appeler un nucléaire propre et durable. Les ressources deviendront alors suffisantes pour des milliers d’années, surtout si l’on exploite la filière au thorium actuellement à l’etude, car les reserves en thorium sont trois fois supérieures a celles en uranium.
A mon avis il faut donc
1- lancer un vaste plan d’économies d’énergies tant le gaspillage dans les pays riches est éhonté. Mais pour cela il faut une volonté politique ferme et courageuse.
2 - développer activement la recherche sur les centrales nucléaires de 4ième génération afin de les mettre en oeuvre le plus vite possible (quelques décennies au plus)
3 - développer toutes les autres sources d’énergie non polluantes partout ou c’est possible, en particulier le solaire thermique qui est tres facile à mettre en oeuvre, mais aussi le solaire photovoltaique dont les couts doivent pouvoir etre ameliorés, surtout si l’on fait des progrès dans les methodes de stockage. Il est a noter a ce propos que l’energie solaire est tres abondante sur laTerre, contrairement a l’énergie éolienne ou à celle de la biomasse malheureusement.

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 Eolien, biocarburants

Par Labruyere le 9 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : ,

Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi il est devenu si urgent de développer l’éolien en France alors que:
- notre production d’électricité est très supérieure à notre consommation.
-un développement important de l’éolien entraînera le développement de centrales thermiques pour pallier son intermittence.Ce qui conduira à une augmentation de nos émissions de GES et à l’émission de polluants atmosphériques dangereux à la périphérie des villes: oxydes d’azote, particules, hydrocarbures aromatiques polycycliques et si ces centrales sont à charbon ce qui est de plus en plus probable: SO2, radon, mercure, arsenic, aérosols etc.en plus des polluants sus-cités.
Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi il est devenu si urgent en France de développer le bioéthanol en France alors que:
-notre production d’essence, dont l’éthanol est un substitut, est très largement excédentaire parce que nos voitures roulent au gazole. Nous en exportons 15 millions de tonnes.
-on tire à peine plus d’énergie du bioéthanol que l’énergie qui a servi à le fabriquer ( et sans doute moins dans le cas d’éthanol produit à partir de maïs)
- la quantité de CO2 évitée est très faible
- le rendement est de moins de 1 tonne à l’hectare, ce qui conduit à utiliser d’énormes surfaces pour que cela présente un intérêt quantitatif.

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 A propos des énergies et des émissions de G.E.S

Par Jacques Frot le 8 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : Aucun

On reproche souvent à la France d’avoir fait peu d’éolien.

Notons que la France est, en compagnie de la Suède, en tête de la classe européenne, c’est à dire parmi les moins émetteurs, pour ce qui concerne les émissions de CO2 par an et par tête d’habitant: Suède 5,80 t CO2/hab en 2004, France 6,22 tCO2/hab. A comparer avec les deux champions européens de l’éolien: Danemark 9,42 et Allemagne 10,29 donc entre 60 et 80% de plus que France et Suède. Ces chiffres sont ceux de l’Agence Internationale de l’Energie AIE. pour 2004
Le paradoxe n’est qu’apparent: Suède et France font beaucoup d’électricités nucléaire et hydraulique. Ceci explique cela.

L’essentiel, est que chaque pays oeuvre en vue de la réduction des émissions de G.E.S et, en particulier, du plus important d’entre eux: le CO2 qui intervient pour les 2/3 du problème accroissement de l’effet de serre.
Dans ce but il faut faire appel à tous les “outils” disponibles: éolien, nucléaire, solaire thermique, solaire photovoltaïque (dans des cas tout spéciaux vu le coût très élevé de cette technique), géothermie. Allemagne et Danemrk ont choisi l’éolien et le solaire (allemagne), Suède et France ont choisi l’hydaulique te le nucléaire.
Mais il est un outil qui prime tous les autres et dont l’usage doit être universel: l’efficacité énergétique c-à-d, en termes plus “vulgaires” les économies. Rappelons, à ce propos, que le Commissariat Génénal au Plan Français, dans son étude Energie 2010-2020 concluait que les français pourraent vivre aussi bien en consommant quasiment 2 fois moins d’énergie!!!

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 Le sommet européen de Bruxelles, étape décisive pour la politique énergétique européenne

Par Benoit le 8 mars 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , , , , ,

Le sommet des chefs d’états européens se tient aujourd’hui et demain à Bruxelles sera largement consacré aux questions énergétiques. Or, jamais le consensus n’a été aussi sensible et fort qu’en ce début d’année 2007 sur les questions énergétiques. Est-ce que les températures printanières de ce début d’année sur la plupart des capitales européennes pousse insidieusement les consciences politiques des dirigeants européens à agir contre le réchauffement climatique et pour la préservation de l’environnement ?

En tous cas, des avancées significatives devraient être entérinées par le Conseil. Par exemple, la part des biocarburants dans la consommation des véhicules en Europe devra atteindre 10% en 2020 contre 2% aujourd’hui. Le
ministre allemand de l’économie Michael Glos, dont le pays préside actuellement le Conseil affirmait récemment : « L’Union européenne a fait un pas de géant vers une politique de l’énergie compétitive, sûre et respectueuse de l’environnement qui devrait garantir une énergie à un prix abordable pour tous les consommateurs en Europe ».

La question de la part des énergies renouvelables dans la consommation européenne reste cependant source de divisions. En effet, plusieurs pays membres auraient souhaité qu’une proportion d’énergie verte soit rendue obligatoire. L’objectif officiel étant de passer de 7% actuellement à 20% en 2020 la part des énergies renouvelables dans la consommation européenne. Plus concrètement et concernant l’ouverture à la concurrence des marchés intérieurs européens, un groupe de pays membres, dont la France, ont écarté une proposition visant à rendre obligatoire la séparation patrimoniale des producteurs d’énergie (comprendre EDF et ses centrales nucléaires) et des gestionnaires des réseaux de transport d’énergie (tâche jusqu’alors également révolue à l’opérateur historique). Cette question est fondamentale pour bien comprendre la bataille future qui aura lieu sur les marchés de l’électricité et du gaz quand ceux-ci seront ouverts aux particuliers à partir du 1er juillet prochain en France.

La France, historiquement, considère que cette séparation serait un coup porté à ses champions nationaux, ceux-ci devant se séparer d’infrastructures stratégiques construites, développées et entretenues par eux (et financées par nos impôts !). Or, cette organisation de la production énergétique diffère largement selon les pays européens. Le rapport de force actuel en Europe pousse en direction de la séparation des patrimoniale entre les acteurs purement producteurs et les transporteurs. Ceci devant permettre à de petites structures de distribution et de commercialisation de venir les concurrencer. Or le pari tenté par les Commissions successives est que l’économie de l’UE a tout à gagner à la mise en compétition des offres énergétiques, tant sur le plan des prix que des services. Attendons de voir ce que cela donnera en pratique en France.

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