Programmes immobiliers : au moins 25 % de leur surface en logements « HQE »

Par benitoandco le 2 avril 2007
Thème(s) : Bâtiment, Aménagement, urbanisme, production
Mots clés : , , , , , , ,

Je propose que tous les programmes immobiliers comprennent au moins 25 % de leur surface en logements « HQE »

… Non, cette phrase ne sort pas du discours d’un politicien connu (quoi que, j’aurais bien apprécié !).
Et puis j’ai mis HQE, j’aurais pu dire « éco-conçu », « énergétiquement sobres » ou « à empreintes écologiques réduites », ou tout autre chose, vous avez compris le sens de ma démarche.
Loin de moi l’idée de faire de la politique ici … mais voici mon raisonnement :

- cette personnalité politique propose « que tous les programmes immobiliers comprennent au moins 25 % de leur surface en logements sociaux »
- généralement, les personnes nécessitants un logement social sont aussi des personnes à faibles ressources
- quitte à leur proposer un logement, autant prendre soin d’elles à fond : il serait bon pour elle de leur proposer un logement à loyer réduit,
- et du même coup, mettre à leur disposition un logement économique : charges réduites !
> La règle étant quelque chose du genre « Évitons de leur faire dépenser leurs petites économies (grâce au loyer réduit) dans un gouffre énergétique qui annulerait l’effet positif du logement mis à leur disposition … »
- on pourrait ainsi voir installé* chauffes-eaux solaires, ampoules économiques, production d’électricité PV sur les toitures (?) isolations dans les règles de l’art et tout ce qui va dans le sens d’une réduction de la facture énergétique, ce qui aurait, à mes yeux, un multiple effet bénéfique, je veux parler :
- d’un habitat social, économique et écologique généralisé (25% ce n’est pas rien …) !
- d’un dopage du marché qui aurait pour effet d’amener le marché à maturité et – peut-être – de baisser les prix ou rendre accessibles certaines technologies, et de créer des emplois (je me hasarde à ces considérations qui dépasse mes compétences, pardonnez-m’en !)
- d’une visibilité pour l’habitat à empreinte écologique réduite
- d’une bonne action qui serait un coup double pour la nature et la société …

Bon, avec ça, je ne serais pas élu président, mais avouez que l’idée a son charme ….

* bien entendu, je n’évoque pas le financement d’une telle mesure, vous m’excuserez du peu, c’est à la mode en ces temps d’élections … Il me semble néanmoins qu’un certain nombre de technologies ont un surcoût réduit par rapport aux systèmes traditionnels … je laisserais là le soin à d’autres de définir ce qui est bon pour que cette proposition soit valide !

——

http://www.negawatt.org/ voilà un bel exemple de propositions pour des logements à empreinte écologique réduite !

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 Les projets de rénovation urbaine des quartiers d’habitat social : une opportunité à saisir, vite !

Par Gilles Garcia le 31 mars 2007
Thème(s) : Bâtiment, Aménagement, urbanisme, production
Mots clés : , , ,

L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) a été créée en 2004 pour subventionner massivement les opérations de restructuration des quartiers d’habitat social les plus dégradés. Son programme – déjà largement engagé – vise à construire 250 000 logements locatifs sociaux, en détruire autant et en réhabiliter 400 000 d’ici 2013. Sur cette période, près de 35 milliards d’euros devraient être mobilisés par les opérations soutenues par l’ANRU. Au-delà des interventions sur le logement lui-même, l’ANRU peut aider les opérations afférentes sur les espaces et équipements publics, les déplacements locaux, les infrastructures économiques locales (commerce de proximité, immobilier d’entreprise…). Enfin, l’ANRU finance l’ingénierie de projet (études, expertises, conduite de projet, concertation locale…).

Les pouvoirs publics disposent donc là d’un formidable levier pour promouvoir l’efficacité énergétique dans le logement social, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, et au-delà, améliorer le bilan carbone de morceaux entiers du tissu urbain en jouant sur la localisation des équipements et des activités, sur la demande et l’offre de déplacements locaux, etc.

Ainsi, l’octroi de la subvention de l’ANRU pourrait être conditionné par la réalisation d’un diagnostic énergie/carbone du projet et le choix de la variante la plus avantageuse. Ce diagnostic lui-même pourrait être financé par l’ANRU. Les éventuels surcoûts d’investissement générés par un choix avantageux en terme de bilan énergie/carbone pourraient bénéficier d’un taux de subvention ANRU majoré. L’innovation, l’expérimentation, les opérations de démonstration - par exemple en matière de recours aux énergies renouvelables, aux techniques de l’habitat bio-climatique, aux matériaux de construction performants, de développements de l’intermodalité dans les déplacements locaux… - pourraient également bénéficier d’un bonus de l’ANRU.

Or ce levier est inutilisé. La commande politique passée à l’ANRU était, lors de sa création, et est restée aujourd’hui de « faire du chiffre » en réponse à la situation d’urgence, bien réelle, dans laquelle se trouvent bien des quartiers visés par ces opérations. Du coup, en trois ans, l’ANRU s’est engagée (conventions signées) à hauteur de 20 milliards d’euros, sur plus de 300 quartiers représentant plus de 2,5 millions d’habitants… mais avec une influence limitée sur le contenu des projets et en tout cas, apparemment, sans aucune exigence quant à l’efficacité énergétique et les émissions de GES des projets. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir le numéro spécial ANRU que vient de publier la revue « Urbanisme » (en téléchargement libre et gratuit) sous le titre « Enjeux, mise en œuvre, qualités »: en dépit de son actualité… brûlante, la question brille par son absence !

Il suffirait pourtant de peu : le conseil d’administration de l’ANRU regroupe les représentants des bailleurs sociaux et les principaux ministères concernés, y compris celui de l’écologie et du développement durable. Il ne manque que l’impulsion politique, et peut-être un peu d’expertise ad hoc, tant au sein de l’ANRU que de son administration de tutelle, la délégation interministérielle à la ville. Au plan local, une invitation aux élus locaux, porteurs des projets, et aux délégués territoriaux de l’ANRU (préfets ou DDE), qui les instruisent, à travailler en meilleure liaison avec les délégations régionales de l’ADEME pourrait aussi être utile.

Tout cela ne coûterait pas grand-chose en regard des masses de crédits que manie l’ANRU. C’est surtout une question de choix - et donc de volonté – politique.

Quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes à la fin du printemps, l’ADEME devrait l’interpeller sur cette opportunité que nous sommes en train de laisser passer.

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