Introduction aux débats sur le thème “transport”
Par Animateur le 16 février 2007
Thème(s) : Transport
Mots clés : déplacements lointains, déplacements urbains, introduction, marche, transport de marchandises, transports en commun, vélo
Le transport (déplacement des personnes, transports des marchandises) est l’une des activités qui génèrent le plus de gaz à effet de serre (GES) et dépend le plus des carburants fossiles.
- Seriez-vous prêt à utiliser les transports en commun (si vous ne les utilisez pas actuellement) et pourquoi ?
- Avez-vous déjà pensé à un vélo électrique ? A un véhicule hybride ? A l’auto-partage ?
- Seriez-vous prêt à réduire votre vitesse de conduite de 10 km/h sur autoroute ce qui réduirait vos émissions de CO2 de 6 à 10 kg pour 1000km parcourus sur autoroute ?
- Vous êtes-vous déjà demandé combien de gaz à effet de serre vous produisez pour vous rendre en voiture à votre travail chaque jour ou pour un voyage AR en Tunisie? (vous pouvez le calculer sur le site Action Carbone - utilise Flash)
- D’après vous, quels comportements des consommateurs et quelles politiques publiques peuvent influer sur la demande de transport de marchandises ? (la quantité de transports de marchandises en tonne x km par personne a augmenté d’un facteur 1000 en un siècle).
Nous vous invitons à débattre de ces questions en vous demandant quels sont les obstacles à surmonter pour une vraie maîtrise de l’énergie dans chaque domaine.
- Seriez-vous prêt à utiliser les transports en commun (si vous ne les utilisez pas actuellement) et pourquoi ?
Pour ma part, j’utilise uniquement les transports en commun et l’auto-partage, et j’ai donc pu constater la suppression d’un nombre toujours croissant de liaisons ferroviaires, en particulier dans les endroits les moins fréquentés (centre, causses, etc..), et toujours donc au bénéfice du transport routier.
On a bien là une 1ère contradiction entre les objectifs signés et affichés dès Kyoto par l’Etat français, et la réalité des actions concrètes.
Ceci s’est vérifié également sur le transport de fret : là encore, revenons au rail et re-développons le transport fluvial.
Or, pour inverser ce processus, c’est bien au gouvernement d’abord et aux collectivités territoriales, qu’il incombe de faire primer la volonté politique (mettre en oeuvre les réductions de CO2 annoncées) sur les objectifs de rentabilité à court terme !
Tout simplement revenir à des enjeux de service public, et de priorités autres que purement financières…
J’utilise essentiellement le train. Réduire ma vitesse sur autoroute ne me gênerait pas mais je dois dire que j’en fais très peu.
Le transfert Route vers le Fer pour les marchandises peut difficilement se réaliser sans une action volontariste de l’Etat car les citoyens sont désarmés devant les groupes de pression des transporteurs routiers au nom de la libre entreprise. Par ailleurs, les transports parasites, pour satisfaire les stocks “zéro” et la dispersion des constituants pour créer des produits finis avec label ( jambon de Parme par exemple ) aux moindres coûts, ne sont pas non plus aisément maîtrisables par les citoyens. Dénoncer ces pratiques et promouvoir les produits locaux pourraient probablement être une piste…
J’utilise tous les modes de déplacements à ma disposition en fonction de la liberté qui m’est donnée. Notamment le vélo m’a permis d’abandonner la “deuxième voiture”, toutefois je note l’extrême mauvaise volonté des pouvoirs publics pour en faciliter l’usage malgré le discours ambiant.
L’aspect infrastructures et aménagement de l’espace urbain est toujours centré prioritairement sur la voiture avant d’aborder les autre modes “s’il reste de la place”. Par ailleurs, je note que le programme de formation sécurité routière dans l’éducation nationale du primaire jusqu’à la fin du secondaire est beaucoup trop centré sur le déplacement motorisé, le non motorié y étant présenté comme “l’autre”, le marginal, auquel il faut faire attention parce qu’il peut surprendre “le motorisé” qui seul est légitime.
Ainsi la véritable immersion autonome dans le déplacement y est enseignée seulement à partir de 14 ans avec le BSR pour le scooter, puis la conduite accompagnée dès 16 ans etc…alors que le vélo devrait pouvoir être utilisé en autonomie dès 12 ans, et le 2 roues motorisé marginalisé tant le bilan sanitaire et meurtrier est lourd ! (2% des déplacements et 20% des tués dans certains départements)
L’apprentissage du déplacement dans l’espace urbain devrait se faire d’abord à pieds et en TC, puis en vélo, la voiture étant suffisamment omniprésente dans l’espace social pour ne la présente plus comme “l’objet unique de mobilité adulte aboutie” dès la plus tendre enfance.
Concernant Action Carbone (et les 2 ou 3 autres sites de compensation en fonctionnement), 4e point évoqué :
d’abord séduit par l’idée de pouvoir compenser financièrement un voyage en avion que j’avais effectué, j’ai été troublé par l’argument de M. JANCOVICI (spécialiste des questions d’effet de serre) :
étant donné les incertitudes sur la réalisation effective (et l’efficacité réelle) des opérations que l’on co-finance (an matière de réduction de CO2), si l’on pousse cette logique, on se retrouve assis sur un tas d’argent mais on a quand même pollué !
de façon plus large je m’interroge sur l’effet déresponsabilisant de ce type de démarche :
- je peux me transporter autant que je veux PUISQUE je rembourse mon CO2
- je peux me déplacer autant que je veux PUISQUE j’ai réduit ma vitesse/acheté un véhicule “propre” etc…
(et par analogie sur d’autres thèmes) :
- je peux émettre autant de déchets que je veux PUISQUE je les trie (voilà comment en Belgique notamment, on emballe systématiquement les fruits et légumes sous plastiques parce qu’on a un tri poussé des déchets)
- je peux laisser cette lumière allumée PUISQUE c’est une ampoule basse consommation
En bref je crains qu’apère le premier geste d’engagement, je me sente dédouané et que finalement je ne modifie rien, ou pas grand chose, à mes habitudes. Et plus encore sur les transports que sur le reste.
J’habite en montagne, à 8kms du premier commerce. Je voudrai bien prendre les transports en commun mais ils n’existent pas!
Sans voiture, je ne pourrai pas vivre où je suis. Et pourtant avec mon paysage magnifique et le bon air que je respire, je m’y sens bien et ne souhaite pas vivre ailleurs.
Même prendre le train pour aller voir mes enfants et petits enfants se révèle du parcours du combattant. Je dois faire 80 Kms en voiture pour me rendre à la gare où il ya de moins en moins de train. Une journée complète pour rejoindre les banlieues parisiennes.
Je suis d’accord pour diminuer ma vitesse sur la route (ce que je fais déjà, par rapport à 10ans en arrière), mais quand on roule beaucoup, on a pas envie de se traîner des heures entières à ne rien faire!!!
- Avez-vous déjà pensé à un vélo électrique ?
Oui ! j’en ai essayé plusieurs. C’est décevant ! Il s’agit plutôt de cyclomoteur électrique que de vélo avec assistance électrique. Ils ne sont pas concu pour fonctionner sans assistance alors que je recherchais d’abord un vélo normal avec un truc en plus pour passer les cotes difficiles sans arriver en nage à destination.
- Seriez-vous prêt à réduire votre vitesse de conduite de 10 km/h sur autoroute ce qui réduirait vos émissions de CO2 de 6 à 10 kg pour 1000km parcourus sur autoroute ?
Oui, mais je pense qu’il faut brider les voitures à la vitesse maximum autorisé. Halte à l’hypocrisie et au double langages !
- D’après vous, quels comportements des consommateurs et quelles politiques publiques peuvent influer sur la demande de transport de marchandises ?
Faire comme les Suisses ! interdire le transit des PL. Favoriser le transport par container, par train, par mer, par les canaux et faire payer les infracstuctures routieres par les PL.
Oui favoriser réellement le transport ferroviaire….et enfin accepter l’utilisation d’énergie propre dont on maîtrise depuis longtemps les techniques.
Et en effet arrêter cette hypocrisie qui consiste à mettre sur le marché des voitures particulièrements puissantes donc polluantes….
Penser aussi que la France est aussi un pays rural et que nous sommes nombreux à demeurer 4 à 5 km autour de petites communes ne bénéficiant de transports en commun qu’en périodes et sur horaires scolaires….donc évidemment ne pas rouler vite en campagne c’est une évidence mais surtout rouler propre!!!