Eolien, biocarburants
Par Labruyere le 9 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : éolien, bioéthanol
Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi il est devenu si urgent de développer l’éolien en France alors que:
- notre production d’électricité est très supérieure à notre consommation.
-un développement important de l’éolien entraînera le développement de centrales thermiques pour pallier son intermittence.Ce qui conduira à une augmentation de nos émissions de GES et à l’émission de polluants atmosphériques dangereux à la périphérie des villes: oxydes d’azote, particules, hydrocarbures aromatiques polycycliques et si ces centrales sont à charbon ce qui est de plus en plus probable: SO2, radon, mercure, arsenic, aérosols etc.en plus des polluants sus-cités.
Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi il est devenu si urgent en France de développer le bioéthanol en France alors que:
-notre production d’essence, dont l’éthanol est un substitut, est très largement excédentaire parce que nos voitures roulent au gazole. Nous en exportons 15 millions de tonnes.
-on tire à peine plus d’énergie du bioéthanol que l’énergie qui a servi à le fabriquer ( et sans doute moins dans le cas d’éthanol produit à partir de maïs)
- la quantité de CO2 évitée est très faible
- le rendement est de moins de 1 tonne à l’hectare, ce qui conduit à utiliser d’énormes surfaces pour que cela présente un intérêt quantitatif.
Parfaitement d’accord sur l’éolien: inutilement coûteux dans le cas particulier de la France.
Je serai plus nuancé sur le cas des biocarburants: ce qui est dit dans le texte de Labruyère était très vrai il ya encore quelques années. Mais le sujet est très évolutif grâce aux développements réalisés et à venir des techniques de culture énergétiques. Certes le bilan énergétique restera toujours modeste. Certes les surfaces cultivables disponibles ne permettront jamais, dans un pays comme la France, de produire plus de quelques % des volumes de carburants consommés. Certes cette production n’est pas compétitive en termes de prix de revient. Mais, comme il faudra faire feu de tout bois (sans jeu de mots) pour atteindre l’objectif (incontournable) du facteur 4 à l’horizon 2050, il ne fait peut-être pas mettre les bio-carburants trop vite au placard des antiquités.
Parfaitement d’accord sur ce qui est dit sur l’éolien : jamais une autorité indépendante ne nous a chiffré le CO2 produit par les centrales thermiques qui pallient l’intermittence de l’éolien. Il va de soi que ce ne sont pas les promoteurs éoliens qui nous en parleront. Rappel : le taux de charge d’une éolienne varie entre 25 et 30%, le complément est fournit par des centrales thermiques.
J’aimerais que la contribution de l’ADEME à l’éolien soit une véritable information non de la réclame. Nous voulons la vérité sur la production intermittente des parcs éoliens, des courbes présentant la variation de la production instantanée, pas des bilans annuels qui ne parlent à personne. Nous voulons la vérité sur les nuisances indirectes des centrales thermiques de régulation.
J’ajoute à ce que dit occam (et au delà du fait que l’éolien en France ne protège en rien le climat puisqu’il se substitue au nucléaire non générateur de CO2) que les réseaux de distribution ne peuvent pas supporter les irrégularités de la preoduction éolienne lorsque, comme dans le cas de l’Allemagne, la puissance éolienne installée est très importante: la panne européenne du 4 novembre a pour cause immédiate l’éolien allemand ainsi que cela fut fort bien expliqué dans une récente conférence présentée par le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers).
occam a raison: un effort d’objectivté doit être exigé de l’ADEME, d’autant plus que cette agence vit avec l’argent du contribuable
Qui a dit que les seules les centrales thermiques pouvaient remédier à l’éolien? De nombreuses autres énergies renouvelables peuvent complèter le tableau - la clé est de ne pas compter sur une seule source.
Le solaire ne fonctionne que pendant le jour, de toute évidence, mais de toute façon, la consommation d’éléctricité baisse pendant la nuit.
Quand à l’éthanol, je suis d’accord sur la conclusion qu’il s’agit d’une fausse réponse, amis pour des raisons complètement différentes (la production massive d’éthanol entraîne une déforestation massive pour répondre à la demande, ce qui n’aide absolument personne.)
Notre “production d’essence”? Quelle production d’essence? Nous importons notre pétrole, qui est ensuite raffiné en France, mais nous ne produisons rien. En essence, nous sommes à des années luimères de l’indépendance énergétique.
Réponse à Juliette: il n’est guère possible d’assister l’éolien par d’autres énergies renouvelables si l’éolien devient une composante importante de notre production d’électricité: l’hydroélectricité a atteint ses limites en France, le solaire est intermittent comme l’est l’éolien.D’autre part, l’énergie qu’il peut apporter est trois fois plus faible en hiver qu’en été.Le bois pourrait être utilisé dans des centrales thermiques mais il ne serait pas suffisamment abondant.
Quant à l’essence, elle est produite en raffinerie à partir du pétrole brut que nous importons, en même temps que le gazole que nous mettons ensuite dans nos voitures.Mais le choix qui a été fait en France du moteur diesel entraîne une sous-utilisation de l’essence et une surutilisation du gazole produits.Conséquence: nous importons du gazole( de Russie je crois) et nous exportons notre excédent d’essence (vers les Etats-Unis )
Plusieurs réactions sur les différents commentaires:
- concernant les biocarburants je suis plus que réservé sur leur qualités environnementales. En effet ces carburants nécessites des productions agricoles intensives qui engendrent l’utilisation importantes de produits phytosanitaires, d’engrais issus de la pétrochimie et dont les conséquences sur les milieux naturels sont nombreuses. Ces grandes cultures nécessitent également des tracteurs, des machines, qui tournent au pétrole encore. Lorsque l’on fait le bilan ecologique total, les biocarburants ne sont plus tout à fait “bio”…sans parler des surfaces dont nous devrions disposer.
A mon avis il est nécessaire d’engager des politiques fortes de lutte contre les dépenses energetiques en imposant une limite maximum des consommations à nos véhicules, en autorisant les 4×4 comme véhicules exceptionnels sur justification, en engageant une politique volontariste de maitrise de l’energie à tous les niveaux…
- concernant l’éolien j’ai du mal à comprendre cette volonté de beaucoup de monde àtuer dans l’oeuf le développement de cette énergie. Elle n’a pas que des qualités et son impact paysager est parfois réel mais rappelons que cet impact est réversible et le jour où une meilleure solution sera disponible les éoliennes pourront être démontée et il n’y en aura plus trace. Peux t’on en dire autant du Co2 des centrales à charbon, des déchets des centrales nucléaires, des écosystèmes boulversés des barrages hydroélectriques…?
Et pourqoui ne pas coupler l’éolien au nucléaire … via la biomasse ?:
- Les caractéristiques des centrales nucléaires:
- Loin des agglomérations,
- beaucoup de pertes thermiques (la cogénération à perte), 1/3 de l’énergie produite part en fumée,
- Entourée de vaste plaines peu utilisées, sans masquage solaire .
Et si l’on était capable d’utiliser la chaleur de refroidissement pour chauffer quelques (dizaines de ?) Km² de bacs à algues permettant de produire bio_gaz ou biocarburant pouvant partir indifféremment vers les véhicules ou des centrales de compensation (proches des précédentes.. eh oui encore une concentration de la production !) des intermittences de l’éolien ?
Un ou des spécialistes peuvnet il chiffrer (à la louche) les coûts (côté centrale nucléaire) et les délais ?
A Gilles 69: concernant l’éolien, il ne s’agit pas de le tuer dans l’oeuf, mais de montrer les
graves inconvénients qu’il y a à dépasser les limites acceptables par les réseaux . Un des problèmes que crée cette situation pour l’Europe est que dans les pays qui ont fait le choix du charbon comme principale source de production d’électricité ( Allemagne, Danemark), l’éolien certes diminue dans une petite proportion l’utilisation du charbon, mais pérennise cette dernière, ou du moins la production d’électricité à partir de combustibles fossiles.Très peu de gens comprennent cette situation, parce qu’ils n’ont pas de connaissances sur les techniques utilisées, et se laissent séduire, du moins certains d’entre eux, par les éoliennes parce qu’ils les voient .Mais ils n’ont pas conscience de l’existencene des centrales thermiques utilisées en “back-up”, qu’on appelle parfois pour cette raison centrales fantômes.
Il ne faut pas oublier que l’éolien doit faire partie d’un bouquet énergétique, développer l’éolien oui, mais aussi des sources renouvelables pour pallier son intermittence. Le problème de l’Allemagne, par exemple, est qu’elle compense l’intermittence par les centrales à charbon car il n’existe pas de solution qui permet d’avoir de l’énergie aussi facilement à la demande. Je signale d’ailleurs au pro-nucléaire que c’est le même problème : le nucléaire n’est pas une source d’énergie “souple”, donc en période de pointe il faut bien compenser.
Et c’est sur ce point que je rejoint l’idée de LENOUVEL : utiliser la chaleur perdue des centrales pour faire du biogaz qui peut alimenter les centrales de compensation.
L’étape suivante étant de produire du biogaz à partir de nos déchets organiques et de l’hydrogène à partir de l’éolien, ce qui nous fait deux sources d’énergies renouvelables potentiellement stockable.
Vidéo “C Dans L’air : les éoliennes, du vent?” :
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