L’éolien français et les émissions de CO2 (SLC et AEPN)
Par Jacques Frot le 14 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : électricité, co2, Europe, France, solaire, vent
L’énergie éolienne est intermittente et aléatoire: pas de vent ou trop de vent = éoliennes en drapeau.
On ne peut donc compter sur l’énergie éolienne pour faire face aux pointes de demandes. C’est dire que l’énergie éolienne ne peut produire que de l’électricité de base.
En France l’électricité de base est produite par le nucléaire et l’hydraulique, donc sans émissions de CO2. C’est dire que l’éolien français ne pourra que se substituer à deux sources d’énergie non émettrices. L’éolien français ne réduit donc pas les émissions et ne participe pas à la protection de l’atmosphère.
Le budget français de l’éolien pour les années à venir est de 25 milliards d’euros. Cet argent serait mieux utilisé à développer le solaire thermique qui, lui, se substituera à du fioul et à du gaz . Le potentiel français de solaire thermique est considérable: il équivaut à quelques dizaines de millions de tonnes équivalent pétrole (tep) de fioul et de gaz chaque année. Contrairement à notre éolien il éviterait donc, lui, d’importantes “émissions de CO2 (3,5t de CO2 pour 1 tep).
L’Europe s’est lourdement trompée en ne distinguant pas les 2 problèmes que sont d’une part la production électrique et, d’autre part, les émissions de CO2.
Certes:
“ERRARE HUMANUM EST”
Mais
“PERSEVERARE DIABOLICUM”
Pourquoi les Danois peuvent ils avoir des régions à 50% d’éolien (et montrer qu’on peut meme y arriver avec 100 % moyennant un surcoût)
Pourquoi nous en France n’y arriverait on pas ?
Est ce une habitude de centralisation ? une volonté délibérée de ne pas y arriver ? Le lobby nucléaire qui cherche à faire accepter l EPR en jouant sur la peur des coupures ? Un problème de formation chez les ingénieurs du réseau de transport ?
Comme beaucoup de choses, cela demande de sortir de son cadre, de raisonner différemment, et parfois, on trouve. Les Danois ont même trouver que les champs d’éolienne pouvaient aider à stabiliser le réseau, à améliorer le cosinus phi, et que le vent ne s’était jamais arrêter sur toutes les éoliennes simultanément.
Alors, facile, non, mais impossible, surement si on essaye pas.
Laissons des dettes à nos sucesseurs, en leur disant : Oui, on vous laisse une terre -poubelle des déchets qu’on a pas su traiter, mais vous vous y arriverez bien avec une technologie miracle …..qu’on a pas su trouver.
@franck-nat
>Pourquoi les Danois peuvent ils avoir des régions à 50% d’éolien
Parce qu’ils utilisent massivement du charbon, dont la souplesse d’utilisation leur permet de compenser les intermittences des éoliennes -improductives environ 80% du temps.
>(et montrer qu’on peut meme y arriver avec 100 % moyennant un surcoût)
Un surcout de combien s’il vous plait?
@Jacques Frot
Sur l’éolien… certes, certes, certes… mais pourquoi se donner la peine d’en faire un pâté? Notre premier problème c’est le réchauffement climatique -raison pour laquelle j’adhère à la SLC et l’AEPN. Pour la même raison, notre énergie (sic) est mal employée quand elle vise autre chose que la limitation ou le remplacement des combustibles fossiles.
A mon humble avis, c’est une attitude contre-productive de nos associations. Beaucoup de gens raisonnables plaide pour un panachage de toutes les solutions envisageables. Qui peut prédire si les progrès technologiques ne vont pas rendre rentable une de ces filières? En montrant une attitude “hégémonique”, on s’aliène ces gens… vous conviendrez qu’on est déjà suffisamment peu nombreux
Pour ceux que ça intéresse
SLC =Sauvons le climat
http://www.sauvonsleclimat.org/
AEPN=Association des écologistes pour le nucléaire
http://www.ecolo.org/intro/introfr.htm
Je soutiens complètement l’intervention de J. Frot. L’éolien est utile mais devrait être moins prioritaire que le solaire thermique qui permettrait de réduire considérablemlent le problème énergétique que nous vivons.
Qu’on le veuille ou non, un éolien développé fortement implique de “doubler” les installations pour les périodes sans vent. Le rendement moyen d’une éolienne est inférieur à 25%: ce qui veut dire qu’une éolienne ne fonctionne que rarement à sa puissance nominale. Tout celà est d’ailleurs la raison pour laquelle les Danois émettent beaucoup de gaz à effet de serre: quand ils manquent de vent, ils allument des centrales thermiques qui en font les champions européens de l’émission de CO2 par habitant: 1,2 tonne par habitant contre moins de 0,3 en France.
Juste pour éviter que de mauvais ordres de grandeur ne s’installent dans notre perception commune, les émissions d’effet de serre par personne sont de 6,2 tonnes equivalent CO2 par personne en France (368 millions de tonnes au total) et de 8,6 tonnes par personne au Danemark (47 millions de tonnes au total) pour les dernières années connues. Les émissions de gaz à effet de serre sont classiquement mesurées en équivalent CO2 (elles incluent aussi d’autres gaz comme le méthane).
@mediateur
Pour éviter que de mauvaises interprétations ne s’installent dans notre perception commune, pourriez-vous indiquer les émissions liées à la production électrique de chaque pays ?
Le commentaire que nous avons publié était motivé précisément par le fait que le commentaire de “Tamain” ne mentionnait pas qu’il citait des chiffres concernant la seule production d’électricité (du moins peut-on le supposer). Si l’on se réfère aux déclarations obligatoires des états-membres de l’Union européenne au titre du protocole de Kyoto accessibles à :
http://dataservice.eea.europa.eu/dataservice/metadetails.asp?id=971
(tableaux assez difficiles à lire)
on obtient les données ci-dessous pour la production d’électricité en 2005 :
Danemark : 3599 kg (CO2 seul) par habitant
France : 765 kg (CO2 seul) par habitant
Nota pour l’interprétation de ces données : les données au sens Kyoto/UE sont bien plus élevées que celles utilisées dans d’autres types de mesures. Ainsi pour la France, les déclarations Kyoto/UE s’élèvent à 8676 kg eqCO2 par habitant pour l’ensemble des émissions alors qu’on mentionne souvent (y compris dans la fiche d’information facteur 4 sur ce site) des données comprises entre 6000 et 7000 kg eqCO2.
Quoiqu’il en soit, pour la discussion en cours ici les points clé sont sans doute celui du rapport de 4,7 à 1 entre les deux pays (plus élevé encore que celui indiqué dans l’intervention de “Tamain”) et l’analyse des évolutions dans le temps (entre 1996 et 2005, les émissions liées à la production d’électricité ont diminué de plus de moitié au Danemark et augmenté de 6,5% en France : le rapport était de plus de 10 à 1 en 1996).
En vous rappelant qu’il ne nous appartient pas d’intervenir dans le fond du débat, nous espérons que ces données seront utiles à tous les participants pour faire la part des choses, et mûrir leurs arguments et surtout leurs propositions en fonction de leurs propres analyses.
L’équipe d’animation du débat chez Sopinspace
Merci bien, votre intervention est beaucoup plus claire. Il me semblerait étrange de vous reprocher de donner des chiffres (ou des explications sur l’obtention de ces chiffres) puisque vous êtes responsable de la qualité du débat.
/* message modifié par le modérateur pour supprimer une phrase qui est hors sujet de cette discussion (elle portait sur la discussion de http://ledebatmde.org/archives/294 où le même intervenant a déjà publié un commentaire analogue) */
L’IEA ( key statisics 2006) donne pour 2004 les valeurs suivantes, toutes sources confondues, pour la production par tête de CO2 seul ( du moins je le suppose car il n’est pas indiqué eqCO2): Allemagne 10,29, Danemark 9,42, France 6,22. Quelles sont les causes de la diminution des émissions pour la production d’électricité au Danemark et de leur augmentation en France?