Ce débat perpétue malheureusement une confusion habituelle entre maîtrise de l’énergie et préservation du climat.

S’il est généralement vrai qu’au quotidien consommer moins d’énergie, quelle qu’elle soit, implique une réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce n’est plus du tout vrai quand il s’agit d’investissements. 2 exemples suffiront à le démontrer :

- Au niveau industriel : la capture et l’enfouissement du CO2 issu de grandes installations de combustion implique une consommation accrue d’énergie pour récupérer le CO2 dans les gaz de combustion, le transporter jusqu’au lieu d’enfouissement en profondeur et le comprimer pour l’y injecter. C’est donc au prix d’une consommation énergétique facilement augmentée de 20% qu’on va ainsi éviter le rejet de grandes quantités de GES et réduire la dégradation du climat !

- Au niveau individuel : 2 étiquettes différentes “consommation d’énergie” et “rejets de GES” viennent d’être instituées pour les logements des particuliers. Cette distinction est bienvenue, car il est aisé d’améliorer le classement “effet de serre” en dégradant le classement “énergie” : il suffit, toutes choses égales par ailleurs, de remplacer un chauffage au gaz par une pompe à chaleur électrique ! Dans le calcul “énergie”, l’électricité est en effet pénalisée par un calcul en “énergie primaire” qui impose un coefficient multiplicateur de 2,58, alors que son usage va induire un gain climatique considérable.

Je souhaite donc que ce débat soit très vite clairement recadré : la priorité est-elle à la limitation du réchauffement OU à la baisse de la consommation d’énergie ? IL FAUT CHOISIR, on ne peut pas courir deux lièvres à la fois, même s’il leur arrive de faire un bout de chemin ensemble !

5 Votes | Moyenne: 4.2 sur 55 Votes | Moyenne: 4.2 sur 55 Votes | Moyenne: 4.2 sur 55 Votes | Moyenne: 4.2 sur 55 Votes | Moyenne: 4.2 sur 5(5 votes, moyenne: 4.2)
Chargement ... Chargement ...