Synthèse du débat de la phase 3 sur le constat 17

Rappel : il ne s’agit pas d’une proposition mais d’un constat de l’état d’une discussion conduite notamment dans l’atelier “Quelle part pour les différentes sources d’énergie électrique”. Les échanges dans la 3ème phase ont porté sur les points suivants :
- Faut-il considérer que la demande d’électricité devrait baisser proportionnellement à la demande d’ensemble d’énergie, ou au contraire qu’elle est destinée à rester constante ou diminuer nettement moins compte tenu d’une pression plus forte pour la réduction de la consommation de pétrole et de nouveaux usages de l’électricité (véhicules électriques, pompes à chaleur) ?
- Demande d’élargir la réflexion en prenant mieux en compte la production électrique utilisant l’énergie des vagues.

Par ailleurs des demandes d’éclaircissement ont été faites sur deux affirmations de M. Bal (ADEME) mentionnées dans le compte-rendu de l’atelier du 9 mai 2007. La première affirmait que la production photovoltaïque ne pouvait pas représenter plus de 1% de l’ensemble de la production électrique à l’échéance (2020) considérée, ce qui représente néanmoins un accroissement important. A l’échéance de 2050, certaines projections (Greenpeace) estiment que le photovoltaïque serait en mesure de fournir 20 à 35 % de l’électricité d’un pays comme la France. Pour cela, il “suffirait” d’installer 10 m2 par habitant, soit 40 % de la surface disponible en toiture. Mais il y a débat sur la possibilité, le coût et les politiques nécessaires pour obtenir un tel résultat (voir 16.).

La seconde affirmait que si la consommation électrique baissait significativement d’ici 2020, alors il ne faudrait installer que peu d’éolien supplémentaire. Cette seconde affirmation s’explique par l’absence de souplesse dans le dimensionnement de la production nucléaire d’ici 2020.

Des reformulations mineures ont été effectuées pour tenir compte de ces points.


17. Paquet de sources primaires pour l’électricité à échéance de 2020

Nature : Bilan provisoire du débat

L’échéance de 2020 a été choisie parce que c’est celle qui fait l’objet d’une récente décision européenne contraignante. Toutes les centrales nucléaires actuellement installées seront encore en fonctionnement à cette échéance. Cette décision prévoit à la fois :
* - 20% de réduction des émissions de GES d’ici 2020 (soit moins ce que ce qui serait nécessaire pour être sur la trajectoire du facteur 4 à échéance de 2050)
* - 20% de la réduction de consommation d’énergie d’ici 2020 par rapport à la « trajectoire tendantielle » (ce qui correspond à 13% de réduction par rapport à 2005)
* - 20% de la production réalisée en énergies renouvelables au niveau européen, la répartition de cet objectif prenant en compte le fait que certains pays (la France principalement) ont une part importante d’électricité d’origine nucléaire : la part d’énergies renouvelables exigée de ces pays sera plus faible.

La consommation actuelle totale en France est de 480 TWh (térawattsheure). Elle s’effectue avec 78% de source primaire nucléaire, 10-11% d’hydraulique, une part encore très faible d’éolien et le reste de thermique fossile. Si on l’applique proportionnellement à l’électricité, l’objectif européen de réduction de la consommation correspond à 400-420 TWh en 2020. Il y a cependant désaccord de certains sur la pertinence de tenter de baisser la consommation électrique en France proportionnellement à la baisse (encore virtuelle) de la consommation d’énergie totale.

Il y a consensus sur le fait que le chauffage électrique constitue un gisement significatif de réduction de la consommation (voir 12. pour ses mauvaises propriétés en termes d’émissions de GES comparativement au reste des usages de l’électricité). Il y a également consensus pour un investissement accru dans le chauffage solaire (au sens large incluant les pompes à chaleur non géothermiques). Au-delà, il y a également consensus sur le besoin d’une réduction de la consommation des ménages qui est 2500 KWh par an en moyenne hors usages thermiques. Cela pourrait aisément être obtenu par une action résolue pour la promotion de seuls appareils efficaces (électroménager et éclairage).

Jean-Louis Bal (ADEME) a présenté l’analyse suivante en termes de place des énergies renouvelables dans le paquet :
* Le photovoltaique ne pourrait dépasser 1% de la production totale d’électricité en 2020, mais cela est tout de même important. Nota : certains acteurs estiment que notamment dans la phase suivante (2020-2050), un développement beaucoup plus important du photovoltaïque serait possible. Mais il y a débat sur la possibilité, le coût et les politiques nécessaires pour obtenir un tel résultat (voir 16)
* Si la consommation est effectivement réduite à 420 TWh, il ne faudra installer que peu d’éolien supplémentaire. Mais attention, sommes-nous vraiment sur cette trajectoire ?

Une discussion a eu lieu sur le point de savoir si l’objectif devait être primordialement la réduction des émissions de GES ou si la réduction de la demande d’énergie était un objectif en soi. Plusieurs participants souhaitent que ce soit l’objectif de réduction des GES qui soit considéré comme primaire, même s’ils reconnaissent qu’il ne peut pas être atteint sans une réduction de la consommation énergétique.

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