13. Séquestration du CO2 : besoin, impact, possibilité, échéance

Par mediateur le 29 mai 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , ,

Nature : Accord sur l’échéance minimale et le besoin + réserves
Nota : La justification d’une discussion de ce point de l’atelier résulte notamment du fait qu’en présence de techniques de séquestration efficaces du CO2 produit par les centrales thermiques, cette production pourrait compléter ou remplacer la production nucléaire.

Il existe un accord sur le besoin de séquestration : aucun des scénarios de développement prévisible des énergies renouvelables et de la consommation ne permet d’éviter le besoin de lutter aussi par des moyens « curatifs » contre les émissions. Il y a également accord sur le fait que la séquestration ne sera pas disponible avant, au plus tôt, 2020. Enfin des craintes ont été exprimées sur le fait que l’invocation de la possibilité de séquestration pourrait conduire certaines personnes à ne pas adopter de comportements de réduction de la consommation ou à ne pas soutenir des politiques énergiques en la matière. Il y a également accord sur le fait que la séquestration, certes incontournable, sera chère et posera des problèmes d’environnement.

But de la discussion

Les propositions issues de l’atelier “Quelle part pour les différentes sources d’énergie ?” sont d’une nature un peu particulière (voir la synthèse des débats de la phase 1 sur ce thème). Elles font le constat de l’état du débat et suggèrent la manière de le faire avancer dans l’avenir.

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 manque de volonté ?

Par edster le 12 avril 2007
Thème(s) : Transport
Mots clés : , , ,

Pour être réellement efficace, le calcul de la sur taxe CO2 des cartes grises des véhicules ne devrait il pas être fait sur le coût CO2 pour la société en prenant par exemple 20€ la tonne, une moyenne de 15 000 km par an et une durée de vie de 10 ans (ex : classe f 200gCO2/km (200-140)*15000*20*10 = 180 euros) .
On appliquerait donc enfin le principe du pollueur payeur et non le principe du pollueur-charité (vu les faibles coûts associés à ce gaspillage de grosses cylindrées).

L’usage de la climatisation automobile augmente de façon significative les consommations de carburant des véhicules et donc leurs émissions des GES. Pourquoi ne pas prendre en compte les consommations de la climatisation pour l’élaboration des étiquettes énergie des véhicules ? (Refus des lobbies ?) Prise compte par une valeur moyenne forfaitaire : du type X% en plus ou X g en plus.

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 Pour des loisirs moins énergivores

Par cyberic71 le 11 avril 2007
Thème(s) : Transport, Consommation, décroissance
Mots clés : , , , , , ,

Comme je l’ai indiqué dans une autre contribution (http://ledebatmde.org/archives/333), la lutte contre le réchauffement climatique est une guerre contre nous-mêmes.

Dans cette guerre, une bataille importante est à mener contre notre propension à consommer des loisirs énergivores, car comment les justifier vis à vis de la grande majorité des habitants de cette terre qui aspirent à satisfaire des besoins élémentaires souvent vitaux ?

Je me bornerai à indiquer deux sujets de préoccupation :

- la croissance des compagnies aériennes “low cost” est en train de banaliser les voyages en avion qui, comme le montrent les calculateurs qui fleurissent un peu partout, pèsent très lourd dans les émissions individuelles de GES. Il faut intégrer dans le prix des billets d’avion le cout externe engendré par les émissions de CO2 en instituant une taxe carbone moins symbolique que la taxe Chirac pour être un tant soit peu dissuasive.

- les loisirs motorisés. En laissant se développer, voire en encourageant les 4×4, quads et trials plutôt que la marche ou le VTT, la plaisance motorisée plutôt que la voile, le jet-ski ou le ski nautique plutôt que la planche à voile ou le kite-surf, les scooters des neiges plutôt que le ski de randonnée ou les ballades en raquette, les ULM plutôt que les parapentes ou delta-planes, l’état français non seulement ne joue pas son rôle de prévention des nuisances (Emissions de CO2, pollution de l’air, de l’eau, bruit, perturbation et dégradation des milieux naturels, accidents …), mais laisse passer un message subliminal en contradiction totale avec celui de maitrise de l’énergie.

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 encadrement de la production de CO2

Par fpeyne le 11 avril 2007
Thème(s) : Transport
Mots clés : , , ,

Je pense qu’il est impératif de favoriser le train et le maritime en réduisant fermement le routier. Cela avec une taxe sur le gazoil entièrement redistribué au 2 autres secteurs. Je n’insiste pas sur les bénéfices à l’environnement ni sur ceux sociaux ou de l’esclavage désocialisé, le routier ou la routière passeront à un emplois humain et vivable (durable ?).

Mais je voudrais proposer aussi la mise en place d’un système de limitation des émissions des constructeurs automobiles, comme celui qui fonctionne depuis 2005 auprès des industriels.
Soit une unité de production de véhicules. Soit 1000 véhicules produits par an, en moyenne depuis 5 ans. Soit pour ces 1000 véhicules, 1000 unités de CO2 amenés dans l’atmosphère.
Alors cette unité de production sera obligé d’émettre 4000 sur une période de 5 ans (soit 800 par an). Si elle dépasse, elle achète des droits à une autre unité, plus respectueuse (ou performante).
Pour ce faire, soit l’unité produit des véhicules qui émettent moins, soit sa répartition entre petites et grosses cylindrées fait que son émisison globale baisse.
Les grosses voitures seront plus chère, en fonction du prix du CO2 automobile.
Ce système gagera a étre européen, et une taxe à l’importation des véhicules hors zone d’application doit permettre de péréniser le système et éviter les délocalisations. De plus, face à la montée du prix du diésel et de la contrainte CO2, il deviendra moins intéressant d’aller produire des objets émissifs loins de leur zone de consommation.
Va t’on voir une relocalisation de petites unités de production ?
Va t’on voir la fin du stock zéro et la recréation de tissus industriels locaux ?

Qui suit ?

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 Etiquetage CO2 et autres GES

Par titijt le 5 avril 2007
Thème(s) : Transport, Consommation, décroissance, Aménagement, urbanisme, production
Mots clés : , , ,

Je rebondis sur la contribution de fthanron de procéder à un étiquetage du cout energetique des produits de consommation….

C’est une très bonne idée qui mérite d’être développée.

La société telle qu’elle est actuellement démontre son incapacité à préserver l’environnement. Seule la rentabilité économique entre en ligne de compte dans les prises de décisions qu’elles soient individuelles ou d’entreprises ou même d’état. En gros, l’environnement est pris au piège de la logique économique puisque le cadre légal le veut ainsi.

En tant que résidant guyanais, un exemple frappant de ce qui précède est fourni par du ….riz. Traditionnellement, en Guyane, on produit du riz. Jusqu’à un passé récent, plusieurs compagnies se partageaient les rizières. Depuis quelques années, un groupe international espagnol a pris pied localement en rachetant une de ces entreprise, puis une autre….

L’immanquable s’est produit, par souci de rentabilité, on a fermé une des deux usines. Celle qui reste ne permet pas de produire du riz blanc (alors que l’autre le pouvait) est restée en activité.

Jusqu’alors, le riz guyanais était produit localement et emballé et alimentait le marché local, le surplus étant exporté. Les cartes ont changé. Désormais, on expédie le riz en Espagne où il est débarassé de son enveloppe et est empaqueté avant de retraverser l’atlantique pour se trouver dans les étalages guyanais.

Mais voilà, c’est plus rentable comme ça (économiquement et seulement économiquement bien sur).

A ce niveau intervient l’affichage du cout environnemental du produit. Toujours dans le cas de notre riz, la note serait salée mais le coût de production du riz de par le monde (main d’oeuvre et réglementation environnementales souples) est tellement faible que je ne vois pas comment par le seul affichage on fera changer les habitudes de la société (il s’agit même ici de son mode de fonctionnement). Seuls quelques “engagés” seront prêts à payer des produits propres plus chers.

Si l’on fait un parallèle avec le tabac, l’affichage en caractères gras de “fumer tue” est beaucoup moins efficace pour dissuader les fumeurs que l’augmentation des taxes. Je ne dis pas qu’il faut faire de même pour l’environnement puisqu’il existe une alternative…Il n’existe pas de tabac bon pour la santé mais en faisant évoluer les modes de fabrication des produits, on peut en diminuer l’impact. Toujours est-il que ce qui oriente les choix est l’argument financier. La solution est a mon avis hybride et consiste à touver un équilibre en augmentant le prix des produits “sales” et en baissant celui des produits propres pour les rendre plus attractifs que les premiers.

Dans ce cas, la créativité des fabriquants sera libérée et la baisse des couts de productions e l’augmentation perpetuelle des marges qui nous gouverne sera mise contrainte et forcée dans la direction du développement durable.

Dans un premier temps, l’affichage serait interessant mais devra rapidement évoluer pour constituer un support d’assiette de taxe (pourquoi pas la TVA indexée sur un indice environnemental permettant de moduler de 0 à 33%).

Reste à savoir ce que l’on prend en compte dans cet indice. Si l’on reprend encore l’exemple de notre riz : il est officiellement produit en Espagne. S’arrêter à considérer l’énergie de l’usine Espagnole et le transport retour, on passe à coté de nombreux paramètres :

- Le trajet aller. Cet indice doit prendre en compte l’indice de toutes les matières premières entrant dans le produit final en production et transport. Matière première qui en cascade répercutera et cumulers l’ensemble des indices de ses sous-matières premières. Cela devrait rapidement inciter les producteurs à réfléchir à la distance de leurs approvisionnements pour améliorer leur rentabilité.
- Dans les coûts de production, devront être intégrés le cout environemental des personnels et bureaux (chauffage…), bref, tout ce qui touche à l’entreprise et notamment les couts des déplacement domicile-travail des employés et leurs déplacements professionels. Cela ouvrira des voies d’amélioration sociale ( télétravail, organisation de transports collectifs) et permettra d’intégrer au processus environnemental les activités de services.

A ce moment là, l’économie se retrouve prise au piège de l’environnement qui devient l’enjeu de rentabilité économique et de concurrence sans que les prix évoluent de manière sensible.

Avec quelques mesures fiscales, on peut redresser la barre en ayant toutefois ménagé un temps d’adaptation nécessaire à la mise en place d’un indice fiable.

Si seulement les pays riches (europe, amérique du nord japon) mettent en place de tels dispositifs, ces pays consommant la majorité des produits du monde, la mondialisation de l’orientation de la concurrence serait inévitable et rapide.

Même si un système plus efficace qu’une TVA à reimaginer existe (mise en place d’un quota individuel de CO2 fondé sur l’indice précité) il imposerait une double comptabilité (monétaire et CO2) utopique à mettre en place bien qu’il permettrait au travers d’une bourse mondiale de conduire à des transferts d’argent des pays consommateurs vers les pays sous-consomateurs assistant leur développement (fondement du développement durable) développement se faisant au travers de produits optimisés environnementalement puisque la recherche et développement des pays industrialisés tournerait à plein régime.

En résumé, en dessous des lipides (nocifs à notre santé), une ligne gaz a effet de serre (nocifs à celle de nos enfants présents et à venir) mais qui sert à déterminer le prix final du produit ce qui se révèlera plus efficace qu’une ligne goudrons d’un paquet de cigarette à bas prix.

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 Electricité de pointe et pompage hydraulique : pourquoi pas plus ?

Par Herrmiss le 4 avril 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , ,

Garder de l’eau en hauteur pour la turbiner aux heures de pointe est le seul moyen actuellement opérationnel de stockage d’électricité en grande quantité. C’est pourquoi on a exploité (un peu) le principe du pompage en heures creuses vers un bassin supérieur et turbinage en heures de pointe vers un bassin inférieur (principale installation en France : Grandmaison sur l’Eau d’Olle, sur la route du col du Glandon).

Cet intéressant dispositif, qui permet d’améliorer le facteur de charge nocturne de l’électronucléaire, pourrait être développé en utilisant les barrages “classiques” de haute chute existant en série sur des rivières telles que le Drac, la Dordogne, la Truyère etc… Il s’agirait de compléter l’installation aval par des pompes et des conduites permettant de remonter de l’eau aux heures creuses (plutôt que de remplacer les turbines par des turbines-pompes, de 75 % de rendement au mieux).

EDF y a bien sûr songé mais… ce n’est pas rentable. D’ailleurs, toute l’électricité de pompage disponible n’est même pas souscrite aujourd’hui, concurrencée par du thermique à flamme meilleur marché !

Moralité : encore un moyen de réduire les émissions de GES qui n’est pas exploité à fond parce que … l’émission de CO2 ne coûte quasiment rien !

Ce ne sont pas les gentils nouveaux quotas d’émissions que Bruxelles est en train de valider, sous la pression des états membres, eux-mêmes sous la pression de leurs industriels, qui vont pouvoir corriger cette situation. Notons au passage que les droits d’émission des grandes installations émettrices allemandes (dont leurs centrales thermiques au charbon) atteignent près de 4 fois les nôtres.

Puisque le marché du CO2 semble échouer, la conclusion s’impose : la taxe carbone, il n’y a que ça de vrai !

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 Facteur 4 ou plus?

Par jp-42 le 3 avril 2007
Thème(s) : Consommation, décroissance
Mots clés : , ,

Le CO2 et autres GES sont le problème
donc taxer à mort les GES mais de façon progressive
=>Régulation par les prix
=> le mouton néo-zélandais devient 20 fois plus cher que le français
=>la chaussure indonésienne plus chère que la française.
=>on résout tous les problèmes de délocalisation
=>tant pis pour le tourisme de masse. Le bateau et le train seront de rigueur.
=>on relance les voiliers; d’ailleurs, ça a déjà commencé pour la pêche bretonne
=> l’activité économique va se décentraliser et se répartir sur le territoire pour limiter les coûts exorbitants de transport, le travail aussi
=> on résout quelques problèmes d’aménagement du territoire et d’urbanisme!

Bref, tout le monde va faire des économies d’énergie où il peut.

Pour arriver au facteur 4, suffit de bien doser la taxe…

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 Marmotte avisée

Par cyberic71 le 31 mars 2007
Thème(s) : Appareils et usages quotidiens
Mots clés : , ,

Les conseils de bison futé sont parfaitement rentrés dans les moeurs, et ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire les pointes de trafic routier. Pourquoi pas une “marmotte avisée” pour les pointes de consommation électrique ?

Comme les compteurs ne permettent pas actuellement de surfacturer l’électricité pendant les pointes, ne pourrait-on pas faire appel au civisme en diffusant des bulletins d’alerte incitant les gens à réduire leur consommation (éteindre quelques lampes, réduire la consigne de température …) ou à différer certaines opérations (lessive, vaisselle, repassage …) ?

Ce serait certainement plus efficace en termes de réduction des émissions de CO2 que la généralisation des ampoules basse-consommation, puisque les combustibles fossiles ne sont plus guère utilisés en France que pour passer les pointes.

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 Noël en famille ou 15 litres de pétrole…

Par pozerpozer le 26 mars 2007
Thème(s) : Transport, Consommation, décroissance
Mots clés : , ,

Par rapport aux transports, avec un collègue (Dominique Perrin, Université de Gembloux, Belgique), j’ai écrit un petit texte relatif au coût CO2 du transport de marchandises fraîches disponibles dans les supermarchés belges. Je vous laisse savourer…
(Pierre OZER et Dominique PERRIN, La Libre Belgique (Belgique), 30 janvier 2007).

Noël en famille ou 15 litres de pétrole…

La place du réchauffement climatique dans les médias, dans les préoccupations des citoyens et dans le débat politique est sans cesse croissante, tout comme l’est la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.
La semaine précédant Noël, j’ai décortiqué les publicités de mon hypermarché le plus proche pour préparer le repas familial tant attendu. Et voici ce que j’ai pu concocter pour huit personnes avec, entre parenthèses, les kilomètres parcourus entre le pays de production et la Belgique ainsi que les kilogrammes de CO2 émis uniquement pour le transport aérien intercontinental de ces produits achetés. L’analyse se focalise sur le transport par voie aérienne puisque celui-ci émet, en moyenne, 60 fois plus de CO2 que le transport par voie maritime.
D’abord, pour faire joli, je fais trôner un magnifique bouquet de vingt roses au centre de la table des grands jours. La provenance de ces magnifiques fleurs est kényane et le mode de transport est aérien (6550 km, 5,2 kg de CO2).
Le décorum bien planté, commençons donc par un velouté d’asperges aux langoustines. Le légume vert nous vient directement du Pérou par avion (10500 km, 12,5 kg de CO2) et les langoustines ont été acheminées, une fois décortiquées et congelées, par bateau depuis l’Indonésie (14000 km). Remarquez que, du point de vue des émissions de CO2, il est encore préférable d’acheter des langoustines élevées en Asie du Sud-Est plutôt que ce même crustacé pêché en Ecosse – quel paradoxe ! En effet, ce dernier, une fois attrapé dans les eaux européennes, va faire un périple extraordinaire par bateau jusqu’en Thaïlande d’où, une fois décortiqué, il retournera sur le marché européen (22000 km). Une délocalisation due au fait que je préfère, en cette veille de Noël tout comme les 364 autres jours de l’année, acheter des crustacés décortiqués. Et comme 70 pc des consommateurs ont opté pour ce gain de temps…
Après deux bonnes bouteilles de Sauvignon blanc chilien (11900 km) à la robe jaune pâle, nous attaquons le plat de consistance. Bien décidé à offrir un mets exotique à mes chers convives, j’ai longtemps hésité entre le springbok - cette belle antilope - de Namibie (8300 km), le kangourou australien (16700 km), l’autruche d’Afrique du Sud (8900 km), la biche de Nouvelle-Zélande (18700 km) et le bison canadien (5600 km). Un peu perdu, je me suis finalement engagé à faire un simple steak-frites-salade bien de chez nous. Sous le titre peut-être rigolo « on en a pour son argentin », mon hypermarché m’offre un steak de boeuf argentin venu par avion (11300 km, 14,5 kg de CO2) à un prix 30 pc inférieur au Blanc-Bleu-Belge… Comment résister ? Pour les frites faites maison, j’achète des pommes de terres labellisées « bio » qui viennent du Sud de la France par camion. Quant à la salade, elle vient d’Espagne. Alors, l’espace d’un instant, je m’interroge… Pourquoi dit-on que c’est le plat traditionnel belge par excellence ? Mais ce questionnement futile se dissipe rapidement car je dois vite ouvrir les bouteilles de Cabernet Sauvignon californien (8900 km), une vraie merveille dont l’attaque en bouche est ronde et corsée.
Et c’est mon épouse qui se charge du dessert tant attendu. Une salade de fruits réalisée exclusivement avec les fruits frais en promotion trouvés au magasin. Tenez-vous bien, il s’agit de poires nashi de Corée du Sud, de mangues, papayes, figues et melons charentais du Brésil, de fruits de la passion de Colombie, de grenades des Etats-Unis, de fraises d’Israël, d’ananas d’Amérique Centrale, de cerises d’Argentine et de caramboles de Malaisie. Nous décidons d’y ajouter deux kiwis de Nouvelle-Zélande, une orange d’Afrique du Sud et une pomme belge pour que tous les continents soient représentés dans le même récipient. Evidemment, alors que nous approchons des douze coups de minuit, qu’il fait toujours 10°C dehors et que mon fils de trois ans me répète que ce n’est pas Noël puisqu’il n’y a pas encore eu de neige, un tel dessert a un coût : une distance cumulée de 126 000 kilomètres et une facture approximative de 9 kg de CO2 émis. Là-dessus, je débouche une bouteille de mousseux blanc de Tasmanie, une île au sud de l’Australie (17100 km).
In fine, fleurs et vins compris, la distance totale parcourue par tous ces produits est de 209 000 kilomètres, plus de cinq tours du monde, avec les émissions de 41,3 kg de CO2. Cela équivaut aux émissions de CO2 d’un véhicule ordinaire parcourant la distance de 258 kilomètres, soit approximativement 15 litres d’essence pour moins de six kilogrammes de nourriture !
Pourtant, avec un joli bouquet de houx au centre de la table, une délicieuse soupe au potiron en entrée, suivie du même steak-frites-salade à base de produits locaux, une salade de fruits sans fraises, cerises … venues par avion et des vins français nous permettraient de diminuer de plus de 80 pc les émissions de CO2 dues au transport.
Veiller à ce que nous mettons dans notre assiette fait partie des multiples petits actes citoyens que nous pouvons poser pour diminuer notre empreinte écologique. Le transport de marchandises par voie aérienne était de 2 milliards de tonnes-kilomètres transportées[1] en 1960. En 2006, ce chiffre est passé à 150 milliards. Et la part des émissions de CO2 due aux transports aériens s’accroît chaque année.
Un supermarché scande « Vivez comme vous voulez », un autre clame « Et tout devient possible ». Nous en sommes intimement convaincus. Et si nous, consommateurs, n’achetons plus de cerises d’Argentine, de fraises d’Israël ou de myrtilles du Chili en hiver, ils n’en proposeront plus. Ensemble, nous pouvons forcer le changement. Et tout cela sans réellement perdre de notre confortable qualité de vie.
Mais pour que le consommateur s’y retrouve, il faut l’aider à faire son choix en connaissance de cause. Nous en appelons donc au politique pour qu’il légifère en la matière et impose aux distributeurs l’application de logos (un avion rouge et un bateau bleu, par exemple) indiquant systématiquement et clairement le mode de transport utilisé pour le transport intercontinental de ces marchandises.

[1] Charge transportée exprimée en tonne multipliée par la distance exprimée en kilomètres.

Pour réaliser ces calculs, nous nous sommes basés sur les chiffres moyens suivants: pour une tonne de marchandises, les émissions de CO2 sont estimées à 799 grammes par kilomètre parcouru lors du transport aérien et de 13 grammes par kilomètre parcouru lors du transport par voie maritime.

Plus d’informations sur: http://avionrouge.blogspot.com/

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 Les maisons du travail

Par Jacques Frot le 24 mars 2007
Thème(s) : Aménagement, urbanisme, production
Mots clés : , ,

Je reviens au potentiel d’économies d’énergie associées aux télécoms (internet, webcam…. téléréunions)
Le concept des maisons du travail se propose non plus de regrouper chaque jour les actifs d’une même entreprise dans les bureaux de la dite entreprise, mais de regrouper les actifs de diverses entreprises dans un quartier proche de leurs domiciles.
A nouveau cela concerne les cols blancs…et 3 ou 4j/semaine car il faut tout de même rappeler aux patrons qu’on existe!
Concept applicable dans les grandes villes.
Economies de transport, donc d’énergie et, dans le cas des transports routiers, de CO2

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 Eolien et émissions de gaz à effet de serre

Par mediateur le 22 mars 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , ,

A la suite de contributions et commentaires discutant du bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des installations éoliennes, l’ADEME nous a demandé de mettre en ligne une fiche d’information sur ce sujet Si vous souhaitez y réagir, faites-le en réponse à la présente contribution.

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 L’éolien français et les émissions de CO2 (SLC et AEPN)

Par Jacques Frot le 14 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : , , , , ,

L’énergie éolienne est intermittente et aléatoire: pas de vent ou trop de vent = éoliennes en drapeau.
On ne peut donc compter sur l’énergie éolienne pour faire face aux pointes de demandes. C’est dire que l’énergie éolienne ne peut produire que de l’électricité de base.

En France l’électricité de base est produite par le nucléaire et l’hydraulique, donc sans émissions de CO2. C’est dire que l’éolien français ne pourra que se substituer à deux sources d’énergie non émettrices. L’éolien français ne réduit donc pas les émissions et ne participe pas à la protection de l’atmosphère.

Le budget français de l’éolien pour les années à venir est de 25 milliards d’euros. Cet argent serait mieux utilisé à développer le solaire thermique qui, lui, se substituera à du fioul et à du gaz . Le potentiel français de solaire thermique est considérable: il équivaut à quelques dizaines de millions de tonnes équivalent pétrole (tep) de fioul et de gaz chaque année. Contrairement à notre éolien il éviterait donc, lui, d’importantes “émissions de CO2 (3,5t de CO2 pour 1 tep).

L’Europe s’est lourdement trompée en ne distinguant pas les 2 problèmes que sont d’une part la production électrique et, d’autre part, les émissions de CO2.
Certes:
“ERRARE HUMANUM EST”
Mais
“PERSEVERARE DIABOLICUM”

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 transport en tout genre

Par Mattou le 13 mars 2007
Thème(s) : Transport
Mots clés : , ,

La voiture est le véhicule le plus cité dans tout les debats sur la pollution. Mais l’avion n’est-il pas un pollueur autrement plus important ? Si le dévellopement des transports aeriens continue au rythme actuel , le soleil ne chauffera plus la terre dans 40 ans !!! Le probleme du réchauffement sera résolu….
Treve de plaisanterie , bien entendu c’ets un formidable transport en commun , mais a quel prix , et comment fonctionneront t-ils quand il n’y aura plus de kérosene ? Pour l’instant , on entends beaucoup parler de bio carburant , sauf pour les avions .

Autres information concernant les trains . Depuis l’ouverture du marché du “frêt” ferroviere , les sociétés autres que la SNCF , utilisent sur le réseau français des machines Diesel , pour ne pas payer le reseau electrique français , au mepris des choix nationnaux en termes de transports propres

Donc , les transports en communs sont sans doute l’une des clefs pour diminier les emissions de CO2 , mais il va falloir attendre encore un peu avant que la logique “environnement” prenne le pas sur la logique “financiere”

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