L’hydrogène pour la route: ???
Par Jacques Frot le 14 mars 2007
Thème(s) : Transport
Mots clés : hydrogène, transports routiers
Un bémol sur l’hydrogène en rapport avec la contribution de tamain du 13 mars (contribution que j’approuve sans autre réserve): certes on sait fabriquer l’hydrogène et ceci de plusieurs façon, toutes à grand frais. On saura faire encore mieux. Mais ça coûtera énormément d’énergie, à moins que l’on ne maîtrise sa fabrication directe par les mécanismes biologiques (le DOE -Department Of Energy américain y travaille et il n’est pas le seul).
Si le monde entier se “scotche” sur la bagnole comme c’est le cas des américains (et plus généralement des populations de l’OCDE) et comme sont entrain de le faire chinois et indiens (=40% de la population mondiale) le monde de l’automobile aura besoin, chaque année de 1 à 3 milliards de tonnes d’H2 !!! Mais, à nouveau, on saura le fabriquer. Et il est inépuisable puisque H2 + O —> H20 qui retourne là où on l’a prise. Et c’est propre. La motivation est donc double et majeure.
Le problème sera la mise à bord des véhicules: les technologies d’aujourd’hui ne le permettent pas vraiment. Avec les matériaux actuels un réservoir d’hydrogène embarqué sous pression (700 bars) pèserait vide une cinquantaine de fois le poids de l’hydrogène qu’il contiendrait.: inutilisable. Les nanotechnologies résoudront-elles cette difficultés ??? Le transport d’H2 sous forme d’hydrures sera aussi difficile. et problématique. Et liquide sous froid (-253°c): très faible densité, il faudrait 3 litres de H2 liquide pour remplacer 1 litre d’essence etc…etc..!!!
Le Prsdt BUSH, a évoqué le sujet en janvier 2003 lors de son adresse annuelle au peuple américain sur l’Etat de l’Union”. Il semblait confiant dans l’avenir de l’hydrogène routier, disant (je recopie) « With a new national commitment our scientists and engineers will overcome obstacles to taking these cars from laboratory to showroom, so that the first car driven by a child born today could be powered by hydrogen and [be] pollution free ». 2003 + 16 (âge du permis de conduire aux USA) = 2019. Un tel objectif me semblait alors (en 2003) inaccessible comme me parut inaccessible l’objectif annoncé par John Kennedy en janvier 1961, dans les mêmes circonstances, à savoir objectif ” la lune” dans les 10 ans. Ils y étaient en 1969.
Aujourd’hui, cependant, je persiste (à tort ou à raison) à croire inaccessible l’objectif H2 routier. Qui vivra verra.
De toute façon comme vous le dites, il y a un problème de chiffres, en produire un peu on sait, massivement…ben non.
Il n’y a que la diminution (qu’on peut espérer provisoire) du kilométrage global qui soit accessible et facile.
Outre le problème technique très bien exposé, il existe aussi un problème de coût.
Si nous pouvons produire autant d’hydrogène que nous en avons besoin, nous ne pouvons le faire actuellement qu’en statique et à un prix excessif.
L’hydrogène reste cependant un vecteur d’énergie très intéressant par sa propreté et, même si nous devons effectuer quelques sauts technologiques pour y arriver, son utilisation sera possible d’ici quelques (dizaines d’) années.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que l’hydorgène n’est propre que s’il a été fabriqué proprement, c’est-à-dire à partir de l’eau.
Commentaire au commentaire de romu.
Je pense que l’on saura le produire en grande quantité (mais à très grand frais) et proprement. De toutes façons à partir de l’eau et de rien d’autre:
1. par électrolyse: rendement pas brillant; et il y faudra une électricité abondante et propre: nucléaire, éolienne encore plus chère, solaire photovoltaïque encore, encore, encore plus chère…à moins de sauts technologiques à venir.
2. par processus thermochimique: réacteurs HTR ou THTR en cours de R&D par GIV
3. la bio-masse (le mécanisme biologique cassant la molécule d’eau en H et O, “il ne reste plus” qu’à capturer l’hydrogène: élémentaire mon cher Watson aurait dit Sherlock Holmes.
Je crois vraiment que les freins au développement de la solution H2 seront: le coût, la mise à bord des véhicules et la sécurité.
Comme dit romu, s’efforcer de faire moins de kms c’est plus simple !!!
Si les nanotechnologies se développent à ce niveau là, pourquoi avoir besoin de voitures ???
Bravo Prosper: vous mettez un peu d’humour dans le débat. En toutes circonstances l’humour est bon.
Comme le rappel ecolo l’hydrogène est un VECTEUR d’énergie, et savoir utiliser de l’hydrogène ne résoud en rien le problème de la production
Stéphane
Au risque d’être hors sujet, que penser du moteur Pantone ?
Cette solution est-elle validée scientifiquement ? Si c’est le cas, et en attendant une le moteur 100% hydrogène, nous disposons là d’une solution d’économie d’énergie fossile, exploitant l’hydrogène sans le risque de son stockage.
Didier
Tous ceux qui ont travaillé avec de l’H2 le disent: c’est très dangereux.
1 litre de H2 à pression ambiante = un coup de fusil.
OK pour des sites de stockage professionels controlés mais par sur des produits grand public.