Les grandes lignes directrices d’un modèle énergétique pour la France

Par Jacques Frot le 12 avril 2007
Thème(s) : Modèle énergétique, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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Les grandes lignes directrices d’un modèle énergétique pour la France.

Rappelons qu’il s’agit de diviser par 4, d’ici 2050, les émissions françaises de CO2.
Pour cela il faut largement freiner l’usage des énergies fossiles carbonées : pétrole, gaz et charbon. Ceci par des économies et des substituts.
Outre l’énergie nucléaire, les énergies alternatives adaptées à notre pays sont connues et techniquement maîtrisées : biomasse*, géothermie, solaire (essentiellement thermique) et économies d’énergies émettrice de CO2. [Je ne cite ni l’éolien, inadapté dans le cas très particulier de notre pays comme je m’en suis expliqué par ailleurs, ni l’hydro-électricité dont on ne peut guère attendre plus en France].
Ces trois énergies renouvelables (biomasse*, géothermie, solaire thermique), vertueusement propres, présentent l’inconvénient de coûter cher. A moins d’un pétrole à 100$/bbl voire plus, les simples mécanismes économiques n’en assureront donc pas le développement par la seule initiative de consommateurs soucieux de leur porte-monnaie ….
Il faut donc en financer les usages : subventions, elles existent déjà mais il faudrait pouvoir les développer considérablement. Malheureusement l’état des finances de notre pays n’est pas compatible avec la dimension du problème: multiplier par 4 ou 5 (passer de 10 Mtep/an à 40 ou 50 Mtep/an) l’usage des renouvelables (sans éolien, voir ci-dessus). La source de financement doit être, selon le principe du pollueur-payeur, la taxation du carbone émis…donc de tous les usages énergétiques du pétrole, du gaz et du charbon : ceci jusqu’à ce que soient, peut-être un jour, maîtrisées et opérationnelles les techniques (très coûteuses en argent et en énergie) de capture et stockage du carbone.
La croissance (puisque nous n’en sommes pas encore dans nos pays développés -à tort je pense- à la stopper et encore moins à lui substituer la décroissance) ne pourra se suffire d’un tel développement des renouvelables (multiplication par 4 ou 5) : la France devra maintenir son nucléaire et le développer.

*biomasse thermique : beaucoup plus efficace que de passer par les bio-carburants, la biomasse thermique se substituant à du fuel de chauffage qui devient disponible pour les moteurs diesel routiers. Dans quelques décennies, les bio-carburants “plante entière” remettront en cause ce théorème.

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 Des économies et plus de nucléaire …

Par Max le 12 avril 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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La question de l’électricité, aujourd’hui, doit absolument passer par DES ECONOMIES IMPORTANTES :

- Chez les particuliers en imposant un plafond par personne au delà duquel l’électricité devient très cher.

- Dans les nouvelles constructions, aussi bien pour les particuliers, les communes que pour les industriels, en construisant des batiments indépendants énergétiquement et mieux isolés.

Ce ne sont que par de telles mesures que nous pourrons réduire les gaz à effets de serre et la part du nucléaire dans la production électrique Française.

Contrairement à ce que je lis, pour moi, le nucléaire n’a rien d’une énergie renouvelable :

- Déchets que l’on enterre, tel des milliers de mines antipersonnelles, en espérant sincèrement qu’on trouvera une solution plus tard… Aujourd’hui, je ne dis pas au plus jeune de faire l’amour sans préservatif car on va bientôt trouver le vaccin contre le Sida!!

- Problème du refroidissement des réacteurs qui, lors des canicules (comme on l’a vu en 2003 et qui va se produire de plus en plus hélas), pose un grave problème de rejets d’eau chaude dans les rivières ! Pourquoi aussi, les centrales on droit à un taux de Légionelles 10 fois supérieur au taux des autres industries??

- Les centrales nucléraires ne sont pas capable de produire en Pic et doivent forcément être couplé à des centrales thermiques pour absorber les pics de consommations.

- Enfin, le nucléaire civil, hélas, ouvre la porte bien grande au nucléaire militaire…

On parle des éoliennes qui déforme le paysage, ne préférez-vous pas un champ d’éoliennes derrière chez vous à une centrale nucléaire?
De plus, de nouvelles éoliennes arrivent sur le marché avec des rendements bien plus élevés (éoliennes à hélice horizontal notamment) et qui fonctionnent avec des vents plus faibles.
C’est aussi le cas des panneaux solaire qui voient leur rendement augmenter régulièrement.

Mais on a rien sans rien, c’est en augmentant le budget de la recherche sur les énergies réellement renouvelables que nous pourrons trouver des solutions aux problèmes énergétiques.

En résumé, c’est en stoppant la surconsommation électrique, en construisant dès à présent tous les nouveaux batiments autonomes énergétiquements et peu consommateur d’énergie et en augmentant la recherche dans les énergies renouvelables que nous pourrons diminuer les gaz à effet de serre et la part du nucléaire.

Max

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 Une carte des analyses sur l’impact des énergies “variables” sur les émissions de GES

Par mediateur le 6 avril 2007
Thème(s) : Autour du débat, Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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Chers participants au débat,

Nous avons produit une carte pour visualiser les paramètres qui influent sur l’impact d’une introduction d’énergies à production variable sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et donner accès aux analyses sur ce sujet. L’essentiel du contenu de la carte est dans les textes associés à chaque “boîte” qui y apparait. On accède à ces textes en cliquant sur la petite icône texte. Nous espérons que la carte sera utile à chacun pour se forger sa propre opinion, et peut être à tous pour identifier des zones de consensus partiel. Nous avons fait un effort important pour que les points de vue et analyses disponibles soient bien représentés et éclairés.

Bonne continuation,

L’équipe d’animation du débat MDE
(Philippe Aigrain pour cette cartographie)

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 Charbon et nucléaire

Par Labruyere le 17 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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La focalisation actuelle sur l’effet de serre fait oublier que l’utilisation des combustibles fossiles pose aussi de très graves problèmes de santé publique à l’échelle locale, et l’absence quasi totale d’information à ce sujet par les médias et de débat public les a occultés complètement, à l’exception des marées noires pour le pétrole et de la pollution atmosphérique dans les villes.
En ce qui concerne la pollution atmosphérique, on insiste surtout sur la pollution automobile, mais peu de gens sont au courant de l’ampleur des dégâts: les évaluations actuelles sont de quelques dizaines de milliers de morts par an en France, surtout dans les grandes villes. Ce danger va cependant décroître car les constructeurs automobiles, sous la houlette de la Commission Européenne, ont fait de très gros efforts dans ce domaine.
Le black-out est à peu près total sur les dangers entraînés par l’usage des combustibles fossiles dans la production d’électricité. Or la Commission Européenne, dans le cadre principalement du projet ExternE, a évalué ces dangers: la mortalité serait en Europe, pour les centrales thermiques actuellement en fonctionnement, de l’ordre de 1000 années de vie perdue par TWh d’électricité produite pour les centrales à charbon et pour les centrales à fuel lourd, et d’environ 300 pour le gaz. Ce qui veut dire que si comme l’Allemagne et le Danemark, la France avait fait le choix du charbon comme mode principal de production d’électricité, ou comme l’Italie elle avait fait le choix du fuel lourd, le nombre d’années de vie perdues par an serait de l’ordre de 500 000 ( ce qui correspond à une mortalité annuelle du même ordre que celle due à la pollution automobile) et que comme l’Allemagne et l’Italie, elle exporterait cette pollution au gré des vents dans les pays voisins. Bien sûr les techniques s’amélioreront, mais pour l’instant il n’y pratiquement aucune centrale en Europe permettant d’éviter cette pollution et les centrales futures ne feront que la réduire.
Encore ces évaluations ne sont faites qu’à partir des émissions de SO2, oxydes d’azote, suies et hydrocarbures aromatiques polycycliques .En ce qui concerne le charbon, il faudrait y ajouter la pollution par les éléments”hasardeux” qu’il contient, arsenic, mercure, éléments radioactifs tels que l’uranium, le thorium et surtout le radon 222 , gaz impossible à arrêter et qui produit avec une période de quelques jours du polonium 210, dont des évènements récents ont montré le danger, et du plomb 210. Il faudrait également y ajouter les masses énormes de déchets solides (60 000 tonnes par an et par TWh!) et la pollution ( poussières) entraînée par les quantités énormes de charbon qu’il faut transporter pour alimenter les centrales ( de l’ordre de 1000 t par jour pour 1 TWh annuel produit).
Si l’on prend en compte les accidents dans les mines et la silicose, en particulier dans les pays émergents, et les effets locaux très importants des exploitations sur l’environnement et la santé publique, et bien entendu l’effet de serre on comprend que le charbon est de très loin le plus mauvais moyen pour produire de l’électricité si l’on se soucie d’environnement et de santé publique.
C’est pourtant comme on l’a dit le choix de l’Allemagne et du Danemark, et à l’échelle mondiale le charbon est de plus en plus sollicité. En France actuellement les projets de centrales à charbon se multiplient.
Ne serait-il pas bon que l’information circule à ce sujet? L’émission Cdans l’air du 17 Mars sur la 5 a commencé à lever un coin du voile, mais c’est bien insuffisant.
Observons en passant qu’une grande difficulté de la mise en place d’une politique énergétique européenne est probablement due au fait qu’un grand nombre de pays européens ont fait le choix des combustibles fossiles pour leur production d’électricité et s’opposent aux pays qui comme la France ont fait le choix du nucléaire. L’accord qui vient de se faire n’est qu’un accord a minima sur une politique de développement des énergies renouvelables qui permet à tout un chacun de se dédouaner, mais qui n’aborde pas les problèmes sur le fond.
.Tout cela ne justifierait-t-il pas un véritable débat public ?

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 Réalités sur le débat Nucléaire/Renouvelable

Par JMB le 12 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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L’orientation énergies renouvelables : Mythes et réalités

En 2004, selon l’observatoire EDF, les énergies renouvelables et le nucléaire avaient une participation à peu près identique dans la production mondiale d’électricité. Respectivement 18% (dont 16% d’hydraulique) et 16%.

Aujourd’hui, la part du nucléaire dans l’énergie mondiale est de 8% et contrairement à ce que l’on peut penser, elle est en légère augmentation.
C’est dans ce contexte qu’ont été livrées les très attendues conclusions du GIEC (groupe international d’experts pour l’étude de l’évolution du climat), en janvier 2007.
Ces conclusions avaient deux principaux résultats, aux sentiments contradictoires, qui se complétaient et marquaient bien combien notre temps constitue un moment clé pour l’impact climatique de l’activité industrielle et énergétique mondiale :
a) Ce qui était au début des années 90 une hypothèse théorique d’experts, c’est-à-dire la captation d’une partie du rayonnement de la surface de la terre par des gaz présents dans l’atmosphère terrestre, - CO2, méthane, protoxyde d’azote..-, issus des activités industrielle et énergétique essentiellement, provoquant ainsi un réchauffement de l’atmosphère par un effet de serre, a commencé à être vérifié pratiquement au début des années 2000. Cette augmentation a été chiffrée à environ 0,6° Celsius actuellement [référence années 60-90]. Et lorsque l’on voit les conséquences climatiques de cette donnée qui paraît anodine, on ne peut qu’être inquiet vis-à-vis des conséquences de son évolution à terme, c’est-à-dire plusieurs degrés, dans le siècle. Il faut aussi noter que cette réalité a été contestée, notamment lors du protocole de Kyoto, en 1999, par les américains. Et qu’elle l’est encore aujourd’hui, voir par exemple l’article de Claude Allègre, Le Monde du 26 octobre 2006. Mais il y a maintenant des arguments très solides, notamment la force de la prédiction, en faveur de la théorie de l’effet de serre.
b) Le deuxième résultat, de nature plus optimiste, est qu’une politique adaptée, notamment industrielle et énergétique, peut limiter le phénomène de réchauffement.

Un facteur important, qui n’influence d’ailleurs pas que ce problème, est constitué par la démographie mondiale.
Et au niveau de l’énergie, le point fondamental est relatif au rôle des émissions de CO2, puisque l’on postule que celui-ci compte pour, approximativement, les deux tiers dans l’effet de serre.
Les solutions pour l’avenir:
On voit ici, combien il est à la fois facile de trouver des solutions au problème et difficile de les mettre en œuvre.
Passons sur l’aspect démographique, pour traiter du volet énergétique. Des données initiales il résulte qu’il faut prioritairement s’attaquer au 66% d’électricité issus de la combustion des : pétrole, gaz et charbon. Puis augmenter la part de l’électricité rendue ainsi plus « propre », y compris avec des piles à combustibles, dans les transports notamment. A plus long terme, on peut aussi envisager des applications industrielles du nucléaire à partir de chaleur générée par des réacteurs nucléaires à gaz « hautes températures ».

Ainsi, même en dehors des éléments qui seront développés plus loin, les chiffres montrent combien il est absurde d’opposer le nucléaire et les énergies renouvelables dans cette question.

De multiples problèmes, techniques et politiques, ralentissent la mise en œuvre de tels axes de redéploiement de la production électrique et énergétique.
Un de ces problèmes techniques le plus souvent passé sous silence et sous estimé, est celui des inerties dues aux temps d’études, puis de mise en service, de technologies de pointe en la matière. Sans aller jusqu’au délai d’une à plusieurs centaines d’années que nécessite la mise au point d’un réacteur à fusion thermonucléaire contrôlée, l’exploitation électronucléaire d’une technologie dite de IVème génération, soient des réacteurs nucléaires « rapides » à gaz par exemple, peut demander de 40 à 50 ans d’études. Pour disposer de ce type de réacteurs en 2020/25, il est obligatoire de revenir à une technologie type Super Phénix de réacteurs « rapides » à sodium. L’exploitation industrialisée de la pile à combustible, dont il serait bon de disposer lors de la prochaine décade, aura aussi demandé des dizaines d’années.

On connaît aussi dans le cas du nucléaire, la nécessité politique de faire accepter ce choix par les populations.

En théorie, tout le monde se prononce en faveur du recours à des énergies renouvelables.
Mais lorsqu’une retenue d’eau vient noyer une vallée riche d’histoire et fertile, lorsque l’on veut placer un champ d’éoliennes dans un environnement qui ne s’y prête pas, au niveau du paysage par exemple, on rencontre aussi de fortes oppositions.
En Allemagne, en 1998, le manifeste de Darmstadt a synthétisé une opposition de caractère esthétique et culturelle, mais surtout technique, à l’option allemande de développer des champs d’éoliennes sur un vaste réseau. Cela a été réalisé malgré tout et l’on a pu ainsi vérifier une des affirmations du manifeste : « Quoique l’Allemagne ait pris le devant dans l’expansion de l’utilisation de l’énergie éolienne, il n’a pas été possible jusqu’à présent, de remplacer une seule centrale nucléaire ou une centrale au charbon. Même si l’Allemagne continue à poursuivre cette expansion, cela ne sera pas possible non plus, dans l’avenir ».

En France, le fait que l’Eolien soit totalement livré à l’initiative privée et favorise des champs à la puissance réduite, entraîne de forts délais dans l’investissement global qui ne pourra satisfaire les exigences de la commission européenne. Selon le journal Libération, entre le 1er Février 2005 et le 1er Février 2006, 202 permis de construire ont été délivrés pour des champs d’éoliennes, représentant une puissance totale de 1230 MWe. A ce rythme là on n’atteindra pas le niveau actuel de l’Allemagne, leader mondial de l’Eolien, avant 2020.

On voit donc apparaître les limitations, que peuvent générer les réalités, aux rêves et à l’envie de développer des activités humaines qui préservent totalement l’environnement.

Justement, dans le cadre de la France, quels sont les mythes et réalités liées aux énergies renouvelables

Les énergies renouvelables font à appel à des sources énergétiques renouvelables. Ce sont essentiellement :

- l’hydraulique (barrages et usines marémotrices)
- le solaire (capteurs thermiques ou photovoltaïque, ou focalisateurs de rayonnements solaires sur une chaudière)
- l’éolien
- le géothermique
- la bioénergie : bois, production de méthane, d’éthanol, de diester…

Le mythe le plus souvent utilisé consiste à faire croire qu’avec une grosse concentration de moyens de recherche les énergies renouvelables pourraient se substituer, à terme, aux autres formes de production d’énergie, - nucléaire particulièrement, mais aussi chaudières à charbon, gaz, fuel, essence.. -.

Au moins depuis les années 70, l’EDF, le CEA, le CNRS.. mènent des recherches sur les énergies renouvelables, - solaire : capteurs et chaudière, bioénergies, ..-.
Et en ce qui concerne les actions concrètes : une part non négligeable ( > 10%) de la production actuelle d’électricité provient du renouvelable (Hydraulique : Barrages et usine marémotrice). Pour le bâtiment, des installations solaires, pour l’eau chaude essentiellement, ainsi que des procédés d’isolation par l’extérieur sont disponibles depuis au moins 30 ans. Des installations prototypes utilisant la géothermie ont été lancées il y a déjà longtemps.

En France, il est vrai que l’Eolien a pris du retard par rapport aux autres pays développés, mais ce n’est pas sans raison. Et le pétrole dit « vert » va voir sa proportion portée à 10% en 2010.

Le bilan se présente donc comme suit :

- l’Hydraulique, en France, est quasiment saturé à l’exception du projet de marémotrice Bretagne/ Cotentin notamment,

- On peut et doit faire mieux dans la construction pour le solaire et les économies d’énergies,

- Le Pétrole dit « vert » émet aussi du CO2 (en quantité un peu moindre) et demande une énergie importante au niveau de sa fabrication. Et puis on ne peut lui consacrer la majorité des terres cultivables afin qu’il puisse se substituer au pétrole fossile. Ni pratiquer une déforestation importante pour lui procurer des terres. Enfin, la nécessité de rendement amène à utiliser massivement engrais et pesticides.

- Quant à l’Eolien, sous l’action d’une directive européenne, il va être introduit de manière importante sans que cela conduise à l’arrêt des centrales nucléaires, bien au contraire.

Il est clair que les énergies renouvelables ne peuvent absolument pas remplacer la production du nucléaire et des énergies fossiles. Et l’on a vu plus haut que ce serait une orientation erronée de vouloir substituer le renouvelable au nucléaire.

Mais au niveau de l’Etat, sans parler d’une planification qui n’existe plus, le projet d’investissements pour la production d’électricité jusqu’à 2015 prévoit :

Plus de 20000 MWe de renouvelable dont 17000 MW d’Eolien, 6100 MW de Fossile et l’EPR soit 1600 MW. (Il faut souligner qu’avec cela les émissions CO2 vont augmenter)

On voit que l’on est quasiment à zéro nucléaire, en dehors du fait que l’on va devoir prolonger de 20 ans, si l’on peut, la vie des vieillissantes centrales nucléaires actuelles.
En fait depuis le début des années 90 on est en situation de quasi moratoire sur le nucléaire.

Les réalités de l’Eolien

La puissance électrique éolienne installée dans les pays les plus avancés est donnée dans le tableau ci-dessous : [Selon Wind service Holland PAYS leaders de l’Eolien au 17 novembre 2006]

Pays I German I Spain I US I Denmark
MW éoliens installés I 19540 I 1134 I 10487 I 3137

Malgré cela, il faut souligner que l’Allemagne produit actuellement moins de 6% de son électricité à partir de l’Eolien. Le nucléaire en fournit encore plus de 30%.
Ainsi les termes de l’accord du 14 juin 2000 entre le Gouvernement allemand et les producteurs d’électricité :
« Les 19 réacteurs électronucléaires implantés outre-Rhin seront chacun fermés après 32 années de fonctionnement. Ainsi, le dernier réacteur installé en Allemagne devrait être arrêté en 2021 »,
paraissent aujourd’hui complètement irréalistes.
Pour être complet sur ce cas de référence, on notera qu’en 2005 on répertoriait 64000 emplois liés à l’Eolien chez nos voisins germains.

Cela amène à énoncer quelques vérités sur les éoliennes :

- Passons sur le bruit, les massacres d’oiseaux et l’esthétique de mats de 100 m et plus de haut dans un paysage, les interférences radars.

- La puissance d’une éolienne est proportionnelle à la puissance trois de la vitesse du vent. Autant dire qu’une éolienne ne fonctionne quasiment jamais à sa puissance nominale et que ses performances s’écroulent lorsque le vent faiblit.

- L’expérience montre (France, Californie …) que le facteur de charge d’un parc éolien est au mieux de 30%. Il est en fait au alentour de 20/25 %, à comparer à plus de 80% pour une centrale nucléaire.

- Pour ces raisons, l’Eolien pose un problème sérieux au réseau de distribution d’électricité. D’ailleurs, il semble qu’un parc éolien allemand ait joué un rôle dans la dernière panne européenne de courant [4 novembre 2006]. L’amusant est qu’une des possibilités de régulation et de stabilité du réseau électrique consisterait alors en des réacteurs nucléaires capables de suivre le réseau (là on n’ose pas dire type Super Phénix !).

- L’investissement pour l’Eolien off-shore est supérieur au nucléaire.

- Donc l’Eolien coûte très cher.

Le coût de l’éolien
A travers des lois et arrêtés, de 2000 à 2006, autrement dit de Cochet à Olin, qui oblige l’EDF à racheter le courant éolien de parcs inférieur à 12 MW d’abord, puis sans limites depuis 2005, à des tarifs variables mais aux niveaux toujours très élevés, surtout pour l’off-shore, par rapport au coût de revient du kWh nucléaire, l’Eolien a un surcoût important.

Pour les abonnés EDF on a calculé que l’Eolien engendrerait, dès 2016, un surcoût facturé de l’ordre de 4 Milliards d’euros par an ! Soit plus qu’un EPR.

L’orientation en matière énergétique

L’orientation officielle tout « renouvelable » consiste essentiellement à développer l’Eolien et ce que l’on appelle à tort les biocarburants.

Cela va coûter très cher et, paradoxalement si l’on ne regarde pas les choses en détail, va conduire à une augmentation des rejets CO2. Cela servira aussi malheureusement d’argument, à l’image de l’Allemagne, pour stopper l’engagement nécessaire de l’EPR et arrêter la centrale de Fessenheim.

Il va aussi en résulter des problèmes de capacité de production et de réseau qui pourront engendrer des coupures de courants. En fait on se dirige sûrement vers une distribution électrique sélective, en fonction de contrats privés d’approvisionnement.

Compte tenu des inerties qui ont été mentionnées plus haut, en matière d’énergie les mauvais choix d’hier et d’aujourd’hui deviendront les gros problèmes de demain, - 2010, 2020 -.

Abandonner l’option d’un nucléaire maîtrisé au niveau de la sûreté et des déchets, ce qui est possible : la Loi Bataille de 91 sur les déchets en témoigne, serait un de ces mauvais choix.

Jean-Marie Berniolles Mars.-07

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 Economies d’énergie - nucleaire - solaire.

Par balibar le 9 mars 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
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Les centrales nucleaires peuvent produire une grande partie de l’électricité dans des pays suffisamment développés et réduire ainsi considérablement les émissions de CO2. Compte tenu qu’il faut réduire d’un facteur 4 la production de CO2 par habitant si l’on ne veut pas faire courir des risques graves au climat, et pour cela arreter de bruler inconsiderement du pétrole, du gaz et du charbon, se passer du nucleaire dans des pays développés est impossible. Le nucleaire n’est pas la seule solution face a un probleme aussi difficile, mais c’est certainement une partie de la solution.

Quant à l’objection fréquemment soulevée que les ressources en Uranium sont limitées, c’est un problème qui devrait être résolu par le passage aux centrales de 4ième génération , lesquelles transformeront leurs déchets lourds en combustible: en utilisant l’integralité du Plutonium produit, ces centrales utiliseront 100 fois moins de combustible et résoudront du même coup le difficile problème des déchets lourds. C’est ce qu’on pourrait appeler un nucléaire propre et durable. Les ressources deviendront alors suffisantes pour des milliers d’années, surtout si l’on exploite la filière au thorium actuellement à l’etude, car les reserves en thorium sont trois fois supérieures a celles en uranium.
A mon avis il faut donc
1- lancer un vaste plan d’économies d’énergies tant le gaspillage dans les pays riches est éhonté. Mais pour cela il faut une volonté politique ferme et courageuse.
2 - développer activement la recherche sur les centrales nucléaires de 4ième génération afin de les mettre en oeuvre le plus vite possible (quelques décennies au plus)
3 - développer toutes les autres sources d’énergie non polluantes partout ou c’est possible, en particulier le solaire thermique qui est tres facile à mettre en oeuvre, mais aussi le solaire photovoltaique dont les couts doivent pouvoir etre ameliorés, surtout si l’on fait des progrès dans les methodes de stockage. Il est a noter a ce propos que l’energie solaire est tres abondante sur laTerre, contrairement a l’énergie éolienne ou à celle de la biomasse malheureusement.

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