13. Séquestration du CO2 : besoin, impact, possibilité, échéance
Par mediateur le 29 mai 2007
Thème(s) : Rôles nucléaire et énergies renouvelables
Mots clés : co2, proposition, séquestration
Nature : Accord sur l’échéance minimale et le besoin + réserves
Nota : La justification d’une discussion de ce point de l’atelier résulte notamment du fait qu’en présence de techniques de séquestration efficaces du CO2 produit par les centrales thermiques, cette production pourrait compléter ou remplacer la production nucléaire.
Il existe un accord sur le besoin de séquestration : aucun des scénarios de développement prévisible des énergies renouvelables et de la consommation ne permet d’éviter le besoin de lutter aussi par des moyens « curatifs » contre les émissions. Il y a également accord sur le fait que la séquestration ne sera pas disponible avant, au plus tôt, 2020. Enfin des craintes ont été exprimées sur le fait que l’invocation de la possibilité de séquestration pourrait conduire certaines personnes à ne pas adopter de comportements de réduction de la consommation ou à ne pas soutenir des politiques énergiques en la matière. Il y a également accord sur le fait que la séquestration, certes incontournable, sera chère et posera des problèmes d’environnement.
But de la discussion
Les propositions issues de l’atelier “Quelle part pour les différentes sources d’énergie ?” sont d’une nature un peu particulière (voir la synthèse des débats de la phase 1 sur ce thème). Elles font le constat de l’état du débat et suggèrent la manière de le faire avancer dans l’avenir.
Là aussi, quelle est au juste la proposition ?
Une précision concernant la séquestration, il était envisagé de répandre des particules de fer dans les océans pour fixer le CO2, une récente (3/4 semaines) étude australienne a montré l’inéfficacité du procédé.
Tant qu’on y est, on pourrait envisager de piéger le CO2, l’enfermer dans des boîtes et balancer les boîtes dans l’espace, et zou, plus de problèmes.
La séquestration du C02 fait partie des solutions qui laissent les problèmes aux suivants, comme le nucléaire. Ca permet de s’en remettre au dieu “technologique” et de continuer sans changer ses habitudes.
Quelle sera la rentabilité environnementale des investissements à faire en matière de recherche, de développement et réalisation de ce genre de concept ? A quelles niveaux seront les dépenses de fonctionnement?
Que pourrait-on faire de mieux avec tout cet argent ?
Cela me semble un combat d’arrière garde surtout si la solution est envisagée aujourd’hui pour 2020.
Qui propose ce genre de solution ?
L’enfouissement de CO2 et plus généralement de gaz est une technique ancienne et bien maïtrisée par les pétroliers, mais elle est coûteuse. D’autre part il existe de nombreux gisements naturels de CO2.On injecte parfois du CO2 dans les gisements de pétrole pour en améliorer la récupération, et pour celà on amène dans certains cas par canalisation le CO2 provenant d’un gisement naturel.
On sait aussi stocker le gaz naturel dans des structures géologiques favorables pour régulariser l’offre de gaz par rapport à la demande et en France, l’Institut français du pétrole et Gaz de France sont des experts de la question et il existe de tels stockages dans la région Parisienne.
Le stockage de CO2 dans des structures favorables du sous-sol n’est donc plus un problème technique depuis longtemps, mais différents problèmes se posent:
- qu’en est-il d’un stockage sans fuite sur de très longues durées?La nature a réalisé des gisements de gaz dont l’âge se compte par millions d’années( les gisements de gaz) Mais toutes les structures a priori favorables n’offriront pas cette garantie.
-quelles seront les conséquences sur les aquifères environnants?
- y’aura-t-il un volume suffisant de stockage de qualité à distance suffisamment proche des lieux d’émissions?
- bien entendu, le coût, qui est très élevé( menant actuellement à peu près au triplement du prix de l’électricité produit à partir de charbon).
C’est ce dernier point qui est le point le plus préoccupant, car les gros émetteurs de CO2 n’accepteront pas un enfouissement à ce prix tant qu’il n’y aura pas d’obligation internationale.
A mon avis, la meilleur méthode de séquestration de CO2 est de mener de grandes campagnes de replantation des forêts amazonienne et équatoriale.
Il faut laisser faire la nature. Le CO2 est necessaire pour la croissance d’ un arbre et c’est la seule manière peu couteuse, écologique et durable de le fixer.
A réflechir…
Les méthodes de séquestration sont loin d’avoir fait leur preuve sur le long terme et je n’y vois qu’un prétexte pour la naissance de nouveaux lobby “technologiques” : après le lobby pétrolier ( plus que 40 ans d’après les réserves prouvée, ouf), véritable coupable de la libération massive du CO2 dans l’atmosphère depuis le cercle dernier ; on va avoir le lobby nucléaire (tant qu’on a du combustible, mais pour combien de temps?). Je crois qu’assez peu de politiques on fait suffissament de thermodynamique pour savoir que plus on complexifie un procédé, plus le rendement baisse, donc plus on est obliger de produire de l’énergie pour compenser….
La taxe carbone ne servira pas à grand chose car elle n’incite pas réellement à limiter la consommation ; regardez certains politiques européens qui roulent en 4 x 4 et qui se targuent de ne pas avoir vocation de vouloir donner l’exemple : leur niveau de rémunération ne les incitent pas à chercher un moyen de transport qui emette moins de CO2. La taxe carbone : ça sera pareil ; ceux qui ont les moyens de payer, paieront et ne feront pas d’effort pour émettre moins de CO2.
On oublie parfois de résonner au global et ces pour cela qu’on passe à côté de solutions simples : le rayonnement solaire à la surface de la terre produit en moyenne 1000 Kwh / m² / an. On arrive à faire des capteurs qui convertissent jusqu’à 70% de cette énergie en chaleur sur l’année. Cette énergie est gratuite et la chaleur étant la forme la plus dégradée d’énergie, c’est tout à fait logique d’utiliser de la chaleur pour chauffer et non pas du pétrole qui peut encore servir au transport (même si dans ce cas environ 25% de l’énergie du pétrole est transformée mécaniquement et les 75% partent en chaleur). (avec 15 m² de capteur sous vide, on chauffe et on fournit l’eau chaude d’une maison de 4 personne toute l’année)
Le bâtiment en France représente 43 % de la consommation énergétique globale (construction + chauffage) : on comprend alors l’intérêt du solaire qui devrait être rendu obligatoire pour toute nouvelle construction.
Quand au stockage du CO2 , les plantes font cela très bien depuis des millions d’années (c’est grâce à cela entre autre que le pétrole est apparu sur terre puisqu’il est issu par la transformation des plantes sous l’effet de la pression et de la température dans l’écorce terrestre, lors des mouvements tectoniques des plaques ; ça prend quelques millions d’année, c’est bien pour cela qu’on ne parle pas de renouvelable, du moins à l’échelle humaine…).
A propos du bâtiment : une maison en bois massif (pas les ossature bois comportent relativement peu de bois), c’est un coût énergétique de fabrication 7 fois moins élevé qu’une maison en parpaing. Au niveau du piègeage du CO2 atmosphérique dans le bois de la maison, cela représente les émission d’une voiture moyenne (140 g CO2/km) qui parcourait 600 000 km (avec 15000 km / an en moyenne, ça fait 40 ans de roulage, ce qui est plutôt bien comme compensation d’émission). Certains pays comme la Norvège, qui ont pourtant du pétrole, l’on compris depuis longtemps : 95% de leur maisons individuelles sont en bois. Qu’attend-t-on en France pour mettre en place des mesures incitatrices fortes pour ce genre de construction, tant au niveau des Mairies que des particulier. Car on sait bien que c’est par une action individuelle qu’on pourra lutter efficacement contre les émissions de CO2… d’expérience, je ne crois pas trop aux bonnes volontés des industriels…
@Olivierfridez, le captage du CO2 par la croissance des arbres est une option dont on a beaucoup parlé, mais qui ne peut représenter des quantités suffisamment importantes, et ne fait que repousser le problème de quelques dizaines d’années, le temps que l’arbre ait fini de croître. Le principal effort à faire est sur la réduction de nos émissions et non sur le stockage, même si celui-ci peut aider. Tout cela me fait penser au problème de l’obésité: notre système économique nous pousse à nous gaver, puis nous propose des pilules antiobésité!C’est donc bien ce système qu’il faut au minimum amender, mais il ne faut pas oublier que le “citoyen” est une victime consentante et porte une grande part de la responsabilité!
@labruyère
La fixation de CO2 par les arbres n’ est malheureusement pas adaptée aux problèmes actuels. Cependant, celà me semble beaucoup moin absurde de planter des arbres que d’aller enterrer du CO2 sous terre ou je ne sais où! Quand on sait le coût d’1 tonne de CO2 dégager dans l’atmosphère ( évaluer à 1500 €) et les milliers d’Ha qui on été déforester, je pense qu’il serait quand même utile de replanter des morceaux entiers de forêt. Celà semble illusoire mais que dirons nous dans dix, vingt, trente cinquante ans quand les forêts aurons repousser et jouerons leur rôle de fixation de CO2.
J’ ai 25 ans et le combat contre le réchaufement climatique sera long. Il y a des solutions à court terme comme à long terme.
Replanter des forêts, c’est du long terme, mais un jour viendra où on en verra les effets et même si c’est dans 50 ans, ça vaut le coup.
Pour finir, la lutte contre le réchaufement climatique à certe des obligations de résultats dans les prochaines années, mais n’oublions pas que ce résultats doivent s’inscrire dans une politique de développement durable.
Donc, plantons des arbres…